
S’affranchir de la codépendance
Le Journal de Montréal
Faisant des parallèles intéressants avec la saga Alien, sur lequel elle a fait un mémoire de maîtrise, Geneviève Morin aborde la difficile question des partenaires de vie aux prises avec des problèmes d’alcoolisme et de consommation dans son récit Traité de paix pour les femmes aliens. Deuils amoureux, codépendance, cheminement douloureux qui mène à l’aliénation, alcoolisme, relations malsaines, modèles à surmonter : l’ennemi est complexe et se tapit à la fois à l’extérieur et à l’intérieur de soi.
G*** est en couple avec Lui depuis sept ans. À première vue, leur relation est parfaite : ils s’aiment, ils habitent ensemble, ils voyagent. Un problème vient assombrir cette belle entente : l’alcoolisme de monsieur, qui ne cesse de rentrer saoul à la maison et de manquer de respect à sa conjointe, jusqu’à devenir violent.
Pendant ce temps, G*** fait tout ce qu’elle peut pour rédiger son mémoire de maîtrise sur la saga Alien, qui trace un parallèle entre l’aliénation de Ripley et la sienne. La relation se termine de manière abrupte et G*** ne trouve plus ses repères.
La reconstruction, lente et laborieuse, s’entame : la narratrice réalise qu’elle a été aliénée par cette relation amoureuse. Il faut casser cette tendance à vouloir sauver l’autre et cesser de faire preuve d’un excès d’empathie.
Geneviève Morin, dans ce récit d’autofiction, aborde des problématiques très importantes et cible des tabous importants, comme l’impact de l’alcoolisme sur les jeunes couples.
Jusqu’à quel point le récit la touche-t-il de près ? « C’est connu que mon ex-conjoint est un alcoolique. C’est connu qu’on s’est séparés. Je pense qu’il y a des éléments qui sont de ma vie, mais à partir d’éléments que j’ai vécus, j’ai transformé plein d’affaires et j’en ai fait quelque chose d’autre », commente-t-elle, en entrevue.
Difficile cheminement
Elle explique que le livre aurait pu être un roman, mais qu’elle a préféré être honnête. « J’ai sorti avec un alcoolique pendant longtemps. J’ai passé à travers ce cheminement et j’avais envie de le transformer dans un processus artistique d’écriture et l’aboutissement d’un roman ou une autofiction. »
Geneviève Morin considère qu’elle est aujourd’hui très différente de la G*** du livre.