Roch Voisine: l’art de s’adapter
Le Journal de Montréal
À 59 ans et après plus de 30 ans de carrière, Roch Voisine a trouvé le secret de la longévité professionnelle : savoir s’adapter. Bien que déçu de réaliser que les codes du métier ont bien changé, le chanteur a accepté de repenser sa façon de travailler. Car être sur scène le rend heureux comme au premier jour.
« La nouvelle réalité est difficile », explique un Roch Voisine fraîchement rentré d’Europe où il terminait deux séries de supplémentaires de sa tournée Roch Acoustic en France et en Belgique. « Le modèle d’affaires et le côté médiatique ont complètement changé. Les gens n’achètent plus de disques, le streaming offre une plus grande accessibilité, mais on n’est presque pas payé. Il faut s’adapter si on veut continuer. Heureusement, il reste les concerts ! »
Utiliser son imagination, trouver des moyens d’aller vers les gens, créer des événements et du nouveau matériel qui plairont principalement au public déjà acquis : tous les moyens sont bons pour garder sa place – une place viable, d’autant plus ! – dans cette nouvelle ère du show-business.
« Sortir des albums me manque aussi beaucoup, avoue-t-il. En tant qu’artiste, je m’ennuie amèrement de la vie d’avant. Il n’y a plus moyen de parler au monde ! Avant, on allait à la télévision plusieurs fois par semaine, on allait à la rencontre des gens. »
Comme chanter et le simple fait d’être sur scène le rendent toujours heureux, l’interprète d’Hélène se fait une joie d’avoir repris, le 1er avril dernier, sa tournée Americana Light au Québec. Un concert anniversaire des dix ans d’Americana dans une version nouvelle et dépouillée faisant revivre les plus grands succès folk et country américains des années 1950, 1960 et 1970, qui s’étendra jusqu’à la fin de l’été.
« Il y aura certainement des supplémentaires annoncées bientôt », lance celui qui poursuivra ensuite sa route vers le Canada anglais, puis à nouveau vers l’Europe en 2023. Une version festival du spectacle a aussi été créée avec un batteur supplémentaire, ce qui crée « une grosse différence au niveau de l’énergie ». Justement, il jouera au FestiVoix de Trois-Rivières le 30 juin.
Collaborations
Fier de deux nouvelles collaborations, Roch Voisine s’est replongé dans l’époque de la Roch mania en réinterprétant récemment la pièce Moonlight in Vermont avec le chanteur jazz Matt Dusk. « Entre 1984 et 1994, pendant la Roch mania, j’avais une maison sur le bord de l’eau au Vermont où j’allais sans être reconnu, pour me ressourcer. Cette reprise est un parallèle avec cette époque. »
Puis il chante sur la pièce Ne viens pas (With These Eyes en anglais) avec la soprano anglaise Sarah Brigthman, sur l’album France de cette dernière, lancé de l’autre côté de l’Atlantique. Le duo est accompagné du chanteur Jean-Baptiste Guégan, que l’on surnomme le petit Johnny.
Installé à New York tout l’automne, l’humoriste Mathieu Dufour se demandait si la Grosse Pomme allait «virer à l’envers» le soir de l’élection américaine, au moment où Le Journal l’a contacté, mardi après-midi. «J’ai bien hâte de voir s’il va y avoir des répercussions», a dit celui qui en a profité pour annoncer un nouveau spectacle de Noël avec une chorale de 100 chanteurs.
Pour la journaliste et chroniqueuse d’origine haïtienne Anne-Lovely Etienne, le regretté Herby Moreau a représenté un monde des possibles en devenant l’une des premières figures de la communauté noire à avoir couvert – et à avoir fait partie – du star-system québécois. «Il m’a permis de me dire: moi aussi, je peux le faire», confie-t-elle.
Les Cowboys Fringants ont poursuivi sur leur lancée dimanche soir. Après avoir vu l’album et la comédie musicale Pub Royal rafler cinq Félix mercredi, lors des deux premiers galas, le groupe de Repentigny a ajouté trois statuettes à sa cagnotte au principal Gala de l’ADISQ, animé par Pierre-Yves Roy-Desmarais. Parions qu’il y a un Karl Tremblay qui était bien fier de ses comparses là-haut.
Ils sont au cœur de la chanson québécoise et créent des œuvres qui marquent des générations et des moments de vie à jamais; pourtant, en plus de vivre dans l’ombre, les paroliers québécois ne parviennent pas à gagner leur vie avec leur passion. «Personne ne peut vivre de sa plume en chanson au Québec en ce moment », estime la parolière Ève Déziel.
Finalistes dans sept catégories, dont quatre au gala dominical, Les Cowboys Fringants ont tous les éléments en main pour être les grands gagnants de l’ADISQ cette année. L’excellent album Pub Royal, tiré de la comédie musicale du même nom et auquel le chanteur Karl Tremblay a prêté sa voix avant son décès, a été acclamé de toutes parts à sa sortie au printemps. Si cela s’avérait le chant du cygne pour les Cowboys, ils auraient de quoi partir la tête très haute. Voici les coups de cœur et prédictions de nos journalistes pour ce 46e Gala de l’ADISQ.
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