
Morts par manque de vétérinaires
Le Journal de Montréal
Des centaines d’agneaux, vaches ou porcs s’entassent dans certains abattoirs québécois dans des conditions atroces en attendant leur sort à cause d’une pénurie de vétérinaires qui ne cesse de s’aggraver.
« Ça me brise le cœur de voir ces animaux entasser comme ça ! Ils ne sont pas censés l’être pendant aussi longtemps. Là on doit trouver une ferme pour relocaliser les bœufs pour la nuit pour qu’ils aient de l’espace et ne restent pas coincés ici », explique Martin Noiseux, copropriétaire de l’Abbatoir Noiseux, situé à Marieville en Montérégie.
Lundi soir, il a appris que le vétérinaire du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) affecté à son établissement ne pourra se présenter dans son entreprise le lendemain.
Sans cet employé gouvernemental qui vérifient que les animaux sont en bonne santé, il lui est impossible d’abattre les animaux qui lui sont amenés par les fermes locales.
Résultat : le bétail arrivé la veille s’amasse dans les quatre petits enclos de l’abattoir. Les bœufs se retrouvent collés les uns aux autres au point d’avoir du mal à se retourner. Une quarantaine d’agneaux s’agglutinent dans deux box qui en accueillent normalement moitié moins.
Décès
Dans ces conditions, le bétail est particulièrement stressé, a chaud et a du mal à respirer, et cela a causé le décès d’une brebis mardi matin, ajoute-t-il.
Plusieurs fermiers ont aussi dû faire demi-tour avec leur bétail, puisqu’aucun abattage n’a pas être effectué hier chez M. Noiseux.
Michael Lamarche, propriétaire de l’abattoir BL à Racine en Estrie, a aussi fait les frais de la pénurie de vétérinaires qui sévit depuis plusieurs années.