
Ménage du printemps des Hells
Le Journal de Montréal
Les trois trafiquants de drogue liés aux Hells Angels assassinés depuis un mois à Montréal pourraient être les premières victimes d’une purge interne liée au territoire, croient des enquêteurs retraités spécialisés dans le crime organisé.
Des trois meurtres survenus dans l’est de la métropole depuis la mi-mai, deux ont été commis en plein jour et devant de nombreux témoins, alors que le véhicule de la troisième victime a été retrouvé complètement calciné dans un parc familial.
Une flambée de violence sur la place publique plutôt anormale pour les Hells, croient des experts.
« Ce n’est pas la façon dont ils travaillent normalement », lance Paul Laplante, ancien chef de Carcajou, l’escouade spéciale mise sur pied en 1995 pour freiner les motards criminalisés.
« Depuis la fin de la guerre des motards, où ils avaient perdu beaucoup de capital de sympathie en raison des victimes innocentes, ils se faisaient plus discrets quand ils avaient des comptes à régler », précise pour sa part le capitaine retraité Pierre Lapointe, l’un des fondateurs de Carcajou.
Plusieurs témoins
Il n’y a effectivement rien eu de discret dans le cas de Stéphane Dupuis, 51 ans, criblé de balles le 12 avril alors qu’il attendait pour entrer dans un lave-auto de l’arrondissement Saint-Léonard, en plein avant-midi.
Le tireur a pris la fuite à bord d’un véhicule, qui a été retrouvé à quelques pâtés de maisons. Le tireur avait tenté de l’incendier, en vain.
Mercredi dernier, ce fut le tour de Sébastien Giroux, un autre trafiquant bien connu des autorités.