Littérature jeunesse: quand l’ennui est rassembleur...
Le Journal de Montréal
Ça fait six mois que la maman d’Odile, Isabelle, Marie et Rose est partie. Elle a quitté sa famille pour faire le tour du monde, ayant besoin de se retrouver. Elle avait promis de revenir au printemps. La neige commence à fondre et son absence se fait toujours ressentir. Leur papa fait tout pour elles, mais lui aussi s’ennuie. Puis, il y a leur voisine qui, arrivée d’un autre pays, connaît également l’ennui et l’attente...
Ce récit est à la fois touchant et poignant, puis adorable et doux comme tout.
L’histoire de quatre filles abandonnées par leur mère s’entremêle à celle d’une dame âgée, madame J., laquelle est la voisine de la famille. Ce que les filles connaissent d’elle, c’est qu’elle met toujours son linge sur la corde pour le faire sécher et qu’elle fait de la délicieuse confiture de fruits qu’elle partage avec bonheur avec le voisinage.
Des souvenirs parfumés
Cependant, en ce printemps, Odile, Isabelle, Marie et Rose se rapprocheront de leur voisine et ce « pont » ainsi créé entre l’ennui, d’un côté comme de l’autre, fera un bien fou à tout le monde.
C’est tout en délicatesse que les sœurs et les lecteurs découvrent l’histoire de madame J. qui a, il y a longtemps, quitté son pays natal pour venir s’établir ici. Son voyage a duré 12 jours et elle a dû prendre un paquebot transatlantique.
Les filles sont bien impressionnées par ce bateau géant, mais surtout par l’histoire pleine de courage, de résilience et de tendresse de leur voisine. Si madame J. n’a pas pu emporter avec elle tout ce qu’elle aurait voulu de son pays natal, elle a des rêves, des paysages et des parfums enregistrés à jamais dans sa mémoire.
Le réconfort que s’apportent à la fois les quatre sœurs et madame J. est beau à voir.
Cette courte histoire fait tellement de bien en cette période très éprouvante et triste pour l’humanité... Un album d’une grande beauté que les enfants, autant que leurs parents, se feront un plaisir à lire et relire !