Les jeunes veulent-ils devenir influenceurs à tout prix?
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«Astheure, les jeunes veulent juste devenir influenceurs ou influenceuses» sont des paroles célèbres qui déclenchent moult eye rolls dans les réunions familiales. Finis les métiers traditionnels: tout ce qui intéresse la jeunesse, c’est faire des unboxings pis de l’argent facile en se faisant commanditer son quotidien sur Instagram.
Mais au-delà des blagues poches, est-ce un peu vrai? La génération Z est-elle profondément fainéante ou aurait-elle plutôt appris des erreurs des générations précédentes?
Les nouvelles technologies ont modelé une foule de nouveaux emplois, notamment en communications et en informatique, pour lesquels il n’existe plus de formation unique. Le cursus traditionnel a donc du mal à suivre la rapidité d’adaptation des 18 à 40 ans, cette force de travail autodidacte qui a soif de feedback. Un diplôme n’est plus suffisant; il faut désormais penser ses réseaux sociaux comme une carte de visite professionnelle.
«Tu postules en ligne, sur ton mobile, parce que tu as vu une annonce sur Facebook, tu lis des reviews de la compagnie sur Glassdoor, tu demandes une intro à un ancien camarade de classe sur LinkedIn, tu te fais approcher par courriel par une recruteuse, qui, elle, t’a trouvé sur Twitter parce que tu y as partagé ton portfolio qui se trouve sur ArtStation. C’est un peu fou», admet Julien-Pier Boisvert, directeur de l’acquisition de talents chez AppDirect.
C’est notamment ce qui explique que le bassin d’influenceurs semble plus dense que jamais; pour certaines personnes, cette carte de visite se transformera de manière tout à fait organique en plateforme d’influence entretenue en marge de leur gagne-pain principal, comme ce fût d’abord le cas pour Léonie Pelletier, fondatrice et propriétaire de Oui L’agence. Celle-ci est naturellement devenue influenceuse à force d’attirer un auditoire de plus en plus grand par la qualité de son contenu.
Faire la promotion virtuelle de sa personnalité et de son parcours à des fins professionnelles est par conséquent un travail intense et non rémunéré que les jeunes travailleurs doivent effectuer tous les jours… souvent aux frais de leur santé physique et mentale.
Beaucoup de jeunes à la recherche d’un horaire plus flexible vont tenter de se brander sur leurs réseaux sociaux. Mais la réalité derrière le filtre est un peu moins scintillante.