Les feux de forêt ont brûlé l’équivalent de 3500 parcs du mont Royal
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Près d’un million d’hectares de forêts ont été décimés par les flammes des feux de forêt dans le nord du Québec. La superficie est équivalente à 3500 fois le parc du mont Royal ou à 20 fois l’entièreté de l’île de Montréal. Si l’image est frappante, les implications réelles des feux de forêt (qui ne vont qu’aller en augmentant) le sont davantage.
«La tendance au Canada et au Québec ne sera pas une plus grande quantité de feux, mais des feux plus larges et qui brûlent plus longtemps», affirme le professeur en géographie et en environnement à l’Université Wilfrid Laurier, Robert McLeman, en entrevue avec CBC. Ce qui expliquerait cette nouvelle tendance serait le fait que le réchauffement climatique réduirait «la portion de l’année où le sol est enneigé» et ainsi rallongerait «la période où les conditions sont propices au déclenchement et à la propagation des feux», indique un rapport d’Ouranos sur les feux de forêt au Québec.
D’abord, la biodiversité serait réduite par un rajeunissement de la forêt lié à l’intensification des feux de forêt, selon le même rapport. «La conséquence principale pour l’aménagement sera donc de diminuer la superficie forestière disponible pour l’aménagement, rendant ainsi plus difficile un approvisionnement constant et soutenu en bois à long terme», peut-on lire dans le rapport d’Ouranos. On pourrait ainsi s’attendre à une hausse des coûts de construction impliquant des matériaux de bois, selon le professeur McLeman.
Les populations forestières, principalement autochtones, seront aussi directement affectées. «Une augmentation de l’aire affectée par les feux à proximité des communautés forestières peut accroître leur précarité économique en diminuant les revenus de l’exploitation forestière et, dans une moindre mesure, en réduisant l’offre récréotouristique», suggère le rapport.
Au niveau de la santé, les émanations nocives issues des feux impliquent aussi un enjeu considérable. «La fumée, constituée de gaz et de petites particules pouvant pénétrer dans les poumons, peut notamment causer l’irritation des yeux et des voies respiratoires, exacerber l’asthme, déclencher des bronchites et accentuer les risques de mortalité liés à des maladies respiratoires et cardiovasculaires», souligne l’Agence de la santé publique du Canada. Les communautés forestières sont d’ailleurs souvent plus isolées et ont moins accès aux services de santé.