
Le Québec a déjà abrité un arsenal nucléaire LA MACAZA DE STATION RADAR À STATION... DE PLEIN AIR ! BOMBES NUCLÉAIRES À L’AÉROPORT UNE BASE TOUJOURS FONCTIONNELLE
Le Journal de Montréal
Imaginez un scénario apocalyptique où, pendant la guerre froide, Moscou avait attaqué la côte est de l’Amérique du Nord en passant par le pôle Nord avec des avions chargés de bombes nucléaires. Non ce n’est pas le scénario d’un film, mais bien ce qui hantait le gouvernement américain de John F. Kennedy dans les années 1960. Pour se défendre, les États-Unis avaient entre autres prévu faire exploser ces avions au-dessus de la tête des Québécois avec des missiles nucléaires lancés depuis... les Laurentides.
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L’invasion de l’Ukraine par la Russie a ravivé les craintes que les Russes mènent une attaque en passant par les territoires arctiques du Canada.
Cette inquiétude ne date toutefois pas d’hier. Au début de la guerre froide, dans les années 1950, le Québec joue un rôle premier plan pour prévenir une attaque de l’URSS, surtout en raison des dizaines de bombes nucléaires placées sur son territoire.
«C’était vraiment la hantise qu’on avait au Canada et aux États-Unis: l’attaque viendrait par le grand nord, par l’aviation soviétique qui nous enverrait des bombes nucléaires», explique Magali Deleuze, historienne au Collège militaire royal du Canada.
Pour détecter ces avions, les deux pays créent une première ligne de 33 stations de radar au sud du Canada, la «Pinetree» à partir du début des années 1950. Le Québec en comptait 7.
Les avancées technologiques spectaculaires chez l’armée soviétique ont rapidement rendu cette ligne caduque. Une deuxième ligne «la Mid-Canada», passant entre autres dans le grand nord québécois est construite, puis une troisième «la DEW», entièrement dans les territoires arctiques du Canada est ajoutée au milieu des années 1950.
Il existe plusieurs vestiges de ces sites inopérants. Comme celle du Lac St. Denis, dans les Laurentides.