
La sagesse d’Eve Landry
Le Journal de Montréal
Il fut une époque où Eve Landry avait un caractère plus combatif, comme celui du personnage qu’elle incarne dans la pièce Un ennemi du peuple, le classique d’Henrik Ibsen, qui sera présenté au TNM en mars et au Trident de Québec en avril.
Mais avec le temps, celle qui n’hésitait pas à s’engueuler avec les automobilistes lorsqu’elle enfourchait son vélo est devenue plus zen.
« Cela ne donne rien, dit-elle en parlant de ses accrochages verbaux sur le partage de la route. Cela ne m’apporte que de l’énergie négative. »
L’actrice est néanmoins heureuse de se retrouver dans la peau de Katrine Stockmann, cette médecin qui monte aux barricades après avoir découvert qu’une tannerie industrielle pollue les eaux de la station thermale qui fait la renommée de cette petite ville.
« C’est une femme qui se bat pour ses valeurs, dit la comédienne. Katrine se garroche tête première pour lutter contre le maire et les autres qui veulent faire taire cette nouvelle. Malgré les menaces, elle ne lâche pas le morceau. Mais elle a un ego démesuré. Elle vient à déraper. J’ose croire avoir un peu plus de sagesse qu’elle. »
Féminisation
Dans la proposition originale du Norvégien Ibsen, ce rôle est tenu par un homme. Eve Landry estime que cela avait du sens de le confier à une femme dans cette adaptation du texte par l’autrice-traductrice Sarah Berthiaume et la metteuse en scène Édith Patenaude.
« Féminiser le personnage principal aide le public à se reconnaître, note-t-elle. Le texte a été rafraîchi. C’est beaucoup plus moderne et épuré. » « C’est adapté à nous, ajoute-t-elle. Le danger, c’est que Katrine passe pour une hystérique ou une folle, ce qui n’est pas. Par conséquent, mon jeu doit être précis. »
Avec des thèmes comme la puissance de l’économie face à l’environnement, la santé publique et le rôle des médias dans la société, cette proposition est toujours très d’actualité, près de 140 après sa création, selon elle.

Il y a un an, Donald Trump s’invitait à la cérémonie des Oscars en fustigeant sur les réseaux sociaux son animateur, Jimmy Kimmel. Douze mois plus tard, alors que le 47e président des États-Unis a récemment promis de «ramener l’âge d’or d’Hollywood», son ombre planera plus que jamais sur la 97e édition de la grand-messe du cinéma américain.