
La photo que je n’ai jamais réussi à prendre!
Le Journal de Montréal
En parcourant le Québec pour mon livre publié par National Geographic, j’ai tenté de représenter au mieux les 185 000 km2 du territoire. Parmi les sujets incontournables, et croyez-moi qu’ils étaient nombreux, les mammifères marins du fleuve Saint-Laurent me donnèrent du fil à retordre...
Quand j’ai une idée en tête au plan photographique, je suis tenace. Notamment, photographier un saut de baleine. Pendant deux ans, les sorties « en mer » pour capter ce comportement se multipliaient sans succès. Parfois, le capitaine entendait à la radio VHF qu’il y avait un « breach » non loin. Quelle excitation de savoir que des baleines sautaient à proximité ! Rien n’y faisait. Pas moyen d’obtenir la fameuse photo. À un autre moment, après des heures à l’affût, l’œil dans l’objectif et secoué par la vague, en me retournant un instant pour discuter, j’ai raté le spectacle. J’ignore le nombre de sorties effectuées de Tadoussac à Kegaska, de Rimouski à l’entrée de la Baie-des-Chaleurs, mais j’ai dû me résigner à envoyer le projet sous presse, sans la photo tant convoitée.
Néanmoins, je me sens privilégié d’avoir assisté à ces scènes, tout aussi spectaculaires les unes que les autres. Le déplacement de ce groupe de baleines au large des Escoumins compte parmi mes préférées. Les rayons blafards d’un soleil couchant, un panache de brume émanant de l’expiration des baleines et leurs arabesques timides possèdent un caractère unique et inoubliable.
Appareil : Canon EOS R6
Objectif : RF 600 mm
Exposition : 1/1600s à F/11
ISO : 500