Jeux olympiques: la naissance d’un nouveau roi jamaïcain au 100 m?
Le Journal de Montréal
Il n’existe probablement pas de plus grande vedette dans le monde du 100 m que l’Américain Noah Lyles, médaillé de bronze aux Olympiques de Tokyo et récent champion du monde de la discipline à Budapest. Mais, attention, la montée fulgurante d’une jeune sensation jamaïcaine pourrait être sa plus grande menace au trône à Paris.
Le Jamaïcain Kishane Thompson a fait une entrée fracassante cette saison sur la scène de l’athlétisme. Lors du Championnat national de Jamaïque, à la fin du mois de juin, il a pulvérisé la compétition en réalisant un temps de 9,77, remportant la compétition, mais confirmant aussi sa place aux Jeux olympiques de Paris.
Fait encore plus remarquable: il s’agissait de sa première compétition de l’année. Il n’avait pas couru depuis septembre 2023.
Son temps de 9,77 est le quatrième meilleur de l’histoire de la Jamaïque, derrière Usain Bolt (9,58), Yohan Blake (9,69) et Asafa Powell (9,72). Il s’agit aussi du meilleur temps enregistré sur la scène mondiale depuis deux ans.
Et, tout cela, sans trop forcer.
«Mon entraîneur m’avait donné comme instruction de courir les 60 premiers mètres, sans plus, et ensuite de ralentir la cadence», a-t-il lancé après sa victoire.
Cette entrée fracassante a aussi placé le sprinter de 22 ans parmi les plus grands favoris au titre de roi du 100 m aux Jeux de Paris.
Lyles demeure tout de même probablement le favori. L’Américain, qui est notamment en vedette dans le documentaire Sprint présenté sur Netflix, a récemment mentionné vouloir mettre la main sur quatre médailles à Paris: remporter quatre médailles d’or, soit celles du 100 m et du 200 m, ainsi qu’aux épreuves de relais 4 x 100 m et 4 x 400 m.
Il a réalisé le meilleur temps de sa carrière lors des essais olympiques américains cette année avec un chrono de 9,83.
GAINESVILLE | C’est un mardi, en milieu de journée, au stade de basketball des Gators sur le superbe campus de l’Université de la Floride. Je suis installé aux abords du court, l’esprit plongé dans mon ordinateur portable. La voix grave typique d’un géant me fait sursauter. «Salut, c’est Olivier Rioux!» Bien assis, mon regard se tourne vers le haut, encore vers le haut, toujours vers le haut. Voilà qui promet pour ma rencontre avec celui qui a été reconnu il y a trois ans par le livre Guinness des records comme le plus grand adolescent au monde.