Immobilier: fais pas ça!
Métro
ÉDITO – Quatre heures du matin. Je suis encore sur Centris à visiter virtuellement des condos à prix (in)décents. Suis-je le seul à y rafraîchir plus souvent les pages de propriétés à vendre que mon propre mur Facebook?
À en croire mon entourage, pas du tout. Dès qu’on se rassemble, l’immobilier trouve toujours un moyen de se faufiler dans la conversation. On pleu-rit en constatant collectivement qu’on est coincé. Qu’on magasine notre premier nid ou «plus grand» à Montréal, en banlieue ou en région. C’est soit notre appartement actuel, soit la maison moisie de Hull. Sais-tu? Je vais rester chez nous. Je suis moi-même propriétaire d’un 3 ½ depuis trois ans à Montréal. Je l’ai acheté au début de la «surchauffe immobilière» malgré les «fais pas ça, le marché va redescendre» de tous, TOUS, les membres de ma famille. Quand j’y repense aujourd’hui…
Dans un article de La Presse de l’été dernier, un planificateur financier évaluait qu’un couple devrait gagner 212 000 $ par année pour acheter une maison sur l’île de Montréal – s’il prévoit verser une mise de fonds de 20% et ne pas y consacrer plus du tiers de son revenu.
Pardon? Plutôt inquiétant quand on sait que seulement 8% des Québécois empochent plus de 100 000 $ par année.
Pourrais-je racheter mon condo en 2022 avec la hausse obscène des prix des dernières années? Non. Et la plupart de mes ami.e.s propriétaires arrivent au même constat.
En fait, je pourrais. À condition d’adopter un «succulent» régime de pâtes au sel et de troquer mes vacances contre une escapade «supra exotique» de deux semaines sur mon microbalcon bétonné.
J’exagère à peine.