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Hartley le romancier
Le Journal de Montréal
Bob Hartley a passé sa vie à griffonner des instructions sur un tableau et à construire des plans de matchs. Il y avait des X et des O. Mais il a toujours eu une imagination des plus fertile et ses messages n’ont jamais manqué de couleur.
Hartley a aussi une identité forte, celle d’un gagnant. À sa dernière saison avec l’Avangard d’Omsk, il a remporté la coupe Gagarine.
C’était un trophée de plus à sa collection, qui compte une conquête de la coupe Stanley, un championnat en Suisse, la coupe Calder, la coupe du Président et des titres dans le junior A de l’Ontario à Hawkesbury, la ville de départ d’une longue et fructueuse carrière.
« J’ai eu plusieurs emplois avant d’obtenir une chance comme coach au hockey », rappelle Hartley en entrevue au Journal alors qu’il se retrouvait à Balachikha, une banlieue de Moscou.
« J’ai travaillé dans deux usines différentes à Hawkesbury, j’ai travaillé pour une station de radio, j’ai vendu des voitures, j’ai travaillé aux pièces et services d’un vendeur de tracteurs, etc. J’ai eu beaucoup de contacts humains au cours des années et j’ai comme philosophie que les différentes étapes de la vie m’ont aidé dans mon métier d’entraîneur », se souvient-il.
« Quand tu regardes ma carrière, je suis un gars qui sortait d’une usine. Le chemin vers l’usine ne devrait pas te conduire à une conquête de la coupe Stanley. Mais j’ai quand même tracé mon chemin. J’ai été choyé, j’ai dirigé de bons joueurs et j’ai travaillé avec de bonnes personnes. Il n’y a pas une recette magique. Ça passera toujours par le travail et de bonnes personnes avec toi », affirme l’entraîneur.
Pas une biographie
Hartley a eu l’idée, en compagnie de son bon ami Guy Bourgeois, de partager une partie de sa recette. L’homme de 61 ans participera virtuellement aujourd’hui au lancement de son livre, Bâtir une équipe gagnante.
« Ce n’est pas un livre sur ma carrière ou ma vie, mais plus sur comment bâtir une équipe championne, a-t-il précisé. Je donne des conférences pour la motivation et le coaching depuis mon passage avec les Bears de Hershey dans la Ligue américaine en 1996. Je fais des conférences avec Guy Bourgeois de la compagnie Formax. Je travaille avec lui depuis sept ou huit ans. On a rencontré de grosses compagnies au Québec. »
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Une personne très proche de moi venait de mourir. Alors que je parlais avec un collègue psychologue, je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer... et je me suis aussitôt empressée de m’excuser. J’ai alors eu droit à une réplique sans appel de sa part: «Ah non! Non!», m’a-t-il répété. Sa réponse m’a fait un grand bien, et j’y repense souvent. Il a refusé mes excuses, soulignant que mes émotions étaient non seulement légitimes, mais qu’elles s’exprimaient de la meilleure façon qui soit. La mort de cette personne m’avait profondément affligée, et il n’y avait aucune raison d’être gênée d’éprouver cette tristesse.