Entrevue exclusive avec Michel Sardou: «Les anglicismes, c'est chiant»
Le Journal de Montréal
Les anglicismes, ça vous agace ? « Oui, c’est chiant. On peut très bien vivre en français. »
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Michel Sardou, dont on dit qu’il est le dernier monstre sacré de la chanson française, répondait à notre question sur l’avenir de la musique francophone quand il a avoué au passage son exaspération devant l’anglicisation de l’espace public chez lui.
« En France, vous mettez la télé, on n’entend que des anglicismes », se désole, dans une entrevue exclusive accordée au Journal, celui qui viendra chanter ses grands succès à Québec et à Montréal, à la fin du mois d’octobre.
« Vous écoutez les chaînes d’info en continu, ça vous cite en anglais une phrase sur deux pour expliquer une situation. Pourquoi ? On a une langue, on s’en sert. Elle est belle », dit l’interprète de La maladie d’amour.
Ce coup de gueule linguistique ne l’empêche cependant pas de croire que la chanson en français a encore de belles années devant elle.
« C’est vrai que les chansons américaines ont l’avantage d’être connues dans le monde entier. La chanson française se réduit comme une peau de chagrin. On a évidemment le Québec, la Belgique, la Suisse, le Liban, mais à côté de ça, j’ai des chorales qui chantent mes chansons au Japon, en Russie, au Liban, voyez ce que je veux dire. Je pense que ce n’est pas terminé. »
À ses yeux, la meilleure façon de garder en vie la chanson francophone est de bien la traiter. « Il faut faire de bonnes chansons. Si la chanson est bonne, comme disait l’autre, c’est gagné. Si la chanson n’est pas bonne, si on baisse en qualité, là, c’est dangereux. Si la qualité demeure, il n’y a pas de raison qu’elle disparaisse. »
Lui-même y a contribué avec son répertoire qui comprend les immortelles Les lacs du Connemara, Je vais t’aimer, En chantant et Je vole, cette dernière ayant connu un regain de popularité grâce au film La famille Bélier.