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Du plastique dans nos vaisseaux sanguins
Le Journal de Montréal
Une étude fraîchement publiée dans le réputé New England Journal of Medicine incite à une réflexion collective. Imaginez, des chercheurs ont trouvé du plastique dans de gros vaisseaux sanguins (artères carotides) de leurs patients (1)! Faut-il s’en inquiéter?
Omniprésence du plastique
Les matières plastiques ont profondément transformé plusieurs aspects de nos vies en la simplifiant à plusieurs égards. Au-delà de leur côté pratique, de plus en plus de travaux de recherche démontrent que leur prolifération n’est pas sans conséquence. Les matières plastiques sont néfastes non seulement pour la santé planétaire, mais aussi pour la santé humaine.
Nous avons tous à l’esprit des images troublantes de tonnes de résidus de plastique qui sont à la dérive dans les mers et les océans et qui contaminent la faune et la flore marines. Les dommages pour l’humanité sont encore plus renversants.
On savait déjà que les travailleurs de l’industrie du plastique qui n’étaient pas adéquatement protégés contre les produits de transformation du pétrole entrant dans la synthèse des plastiques étaient plus à risque de développer de nombreux cancers. Voilà maintenant que des travaux suggèrent que nous sommes tous plus ou moins contaminés par des produits dérivés des plastiques. Faut-il s’en inquiéter? Est-ce que les dérivés des matières plastiques contenus dans notre organisme représentent un risque pour notre santé?
Du plastique dans nos artères
Une étude récemment publiée dans le réputé New England Journal of Medicine par une équipe de chercheurs de Naples en Italie apporte un certain éclairage sur cette question (1). En effet, ceux-ci ont pu obtenir des échantillons de plaques d’athérome retirées des artères carotides de patients lors d’une chirurgie appelée endartériectomie carotidienne. Les carotides sont de grosses artères du cou qui nourrissent et oxygènent le cerveau. Lorsqu’elles sont partiellement bouchées par des plaques d’athérome, le patient est à haut risque de faire un accident vasculaire cérébral. Cette opération consiste donc à littéralement enlever les plaques athéromateuses des artères carotides afin de rétablir une circulation normale vers le cerveau. Les chercheurs de l’étude ont pu analyser le contenu des plaques de 257 patients qui ont été par la suite suivis sur une période moyenne de 34 mois pour la survenue d’un accident cardiovasculaire.
Les résultats de cette étude sont fascinants, mais particulièrement inquiétants. En effet, des particules de microplastiques et de nanoplastiques ont été retrouvées chez 58 % des patients. Plus encore, la présence de ces petites particules de plastique augmentait de 4,5 fois le risque d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral ou de mortalité! Par ailleurs, la présence de ces particules de plastique était aussi associée à une augmentation de molécules pro-inflammatoires qui sont souvent liées à un risque accru d’accidents cardiovasculaires.
Place à la réflexion, mais surtout à l’action