
Crise du logement: des locataires ont peur de leur nouveau propriétaire qui ouvre des dizaines de dossiers au TAL
Le Journal de Montréal
Un propriétaire montréalais a menacé d’évincer une vingtaine de ses locataires en invoquant des non-paiements de loyers alors qu’il a lui-même décidé de ne plus les collecter comme il le devait.
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«Sur mon bail, c’est écrit que je paie en cash, ici, dans l’immeuble. Ça fait trois mois que j’essaie de payer, mais eux veulent que je paie avec des chèques postdatés ou que je fasse une heure de trajet pour aller donner l’argent comptant à leur bureau», explique William Riley, qui vit depuis plus d’un an au 2215 boulevard Rosemont, à Montréal.
M. Riley est poursuivi au Tribunal administratif du logement (TAL) par son nouveau locateur, la société 2215 Rosemont inc., appartenant à Mark Kilajian. Ce dernier demande la résiliation du bail à cause d’un retard de paiement de son loyer de plus de trois semaines. Dans l’immeuble de 67 logements, une vingtaine d’autres locataires ont reçu le même avis.
En septembre 2023, après que le nouveau propriétaire a acquis l’immeuble, tous les locataires ont reçu un avis, collé à leur porte, les avisant de l’acquisition.
Quelques semaines plus tard, c’est par huissier que les résidents ont reçu un avis de renouvellement de bail contenant 21 nouveaux règlements, dont l’obligation de payer par prélèvement automatique.
Selon la loi, le propriétaire doit garder la méthode de paiement utilisée par le locataire et indiquée par écrit sur le bail jusqu’à la fin de celui-ci, rappelle Rose Tremblay, du Comité logement Petite-Patrie.
Plusieurs locataires ont affirmé au Journal avoir tenté plusieurs fois de payer leur loyer comme ils ont toujours eu l’habitude de le faire, mais n’ont pas été en mesure de joindre les nouveaux propriétaires.