
Cancer: le mythe de l’obésité santé déboulonné
Le Journal de Montréal
Une étude d’envergure rapporte que les personnes obèses, qu’elles soient en bonne santé métabolique ou non, sont à plus haut risque de développer plusieurs types de cancers.
Les personnes qui sont obèses, en particulier celles dont l’excès de gras est localisé au niveau abdominal, développent très souvent un syndrome métabolique, c’est-à-dire une combinaison d’hypertension, d’hyperglycémie et d’hypertriglycéridémie qui hausse considérablement leur risque de diabète de type 2 et d’accident cardiovasculaire.
Par contre, une minorité de personnes obèses ont une glycémie et des taux d’insuline normaux, ne sont pas hypertendues et possèdent un profil de lipides sanguins normal, suggérant qu’elles peuvent être considérées en bonne santé métabolique et devraient donc, en théorie, être épargnées des conséquences néfastes du surpoids sur la santé.
En pratique, cependant, ce concept « d’obésité santé » demeure très controversé : certaines études suggèrent en effet que même si le corps peut compenser à court terme les dérèglements causés par l’excès de graisse, cette adaptation est la plupart du temps temporaire et ne peut atténuer complètement le risque de maladies cardiométaboliques à plus long terme (1).
Cancers liés au surpoids
L’obésité hausse le risque d’au moins 13 différents types de cancers et est en voie de surpasser le tabagisme comme principale cause de cette maladie.
Selon une étude récente, l’association entre le surpoids et la hausse du risque de cancer est observée chez l’ensemble des personnes obèses, quelle que soit leur santé métabolique (2).
Dans cette étude de très grande envergure, réalisée auprès de 797 193 personnes suivies pendant 40 ans, les chercheurs ont examiné la relation entre l’indice de masse corporelle, la présence de désordres métaboliques (glycémie élevée, dyslipidémies, hypertension) et l’incidence d’une panoplie de cancers dont le développement est reconnu pour être favorisé par le surpoids.
Les résultats sont sans équivoque : comparativement aux personnes de poids et de métabolisme normaux, les personnes obèses étaient à plus haut risque de développer plusieurs types de cancers, la hausse étant particulièrement prononcée pour les cancers de l’utérus (endomètre), du foie et du rein.