C’est quoi un «paysage humanisé» et pourquoi L’Île-Bizard en a un?
Métro
Montréal et le gouvernement du Québec ont récemment signé une entente de protection du «paysage humanisé» de L’Île-Bizard, une première au Québec pour cette nouvelle désignation d’aire protégée. Qu’est-ce que ça implique pour la Ville et pour l’environnement? On vous explique.
On octroie le statut de paysage humanisé à un secteur peuplé dont on veut protéger la biodiversité. Ce titre permet de reconnaître le rôle des communautés locales et régionales dans la conservation de la nature. Pour obtenir ce statut, des critères reconnus par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), un organe du ministère de l’Environnement du Québec, doivent être remplis.
«Avec le statut de paysage humanisé, il n’y a plus de lotissement possible, explique la vice-présidente du Comité exécutif de Montréal, Caroline Bourgeois. C’est alors impossible d’ajouter de nouvelles constructions, même si les propriétaires gardent pleine jouissance de leurs terrains.»
Une fois le statut accordé, la Ville garde contrôle de la zone en question, mais doit préparer un rapport concernant les efforts de conservation ayant été déployés.
Alors, pourquoi un paysage humanisé à L’Île-Bizard? Parce que malgré une population de près de 20 000 citoyens, l’île se distingue par une proportion élevée de milieux naturels ainsi que par sa biodiversité. «On y retrouve beaucoup de milieux humides, rappelle Mme Bourgeois, également mairesse de Rivière-des-Prairies. Il y a une pression immobilière importante, parce que c’est un secteur de qualité. Le statut est majeur pour protéger le territoire.»
Les deux ordres de gouvernement veulent y maintenir à long terme le bien-être, la santé et la qualité de vie des résidents. Et, surtout, assurer la résilience du territoire face aux changements climatiques. En plus d’améliorer la qualité de l’air du secteur, les milieux humides et espaces verts servent de protection lors d’inondations.
Cette protection favorise la pollinisation et la qualité des sols, et aide à prévenir les sécheresses. Concrètement, le paysage humanisé permettra d’assurer un zonage partagé équitablement entre les espaces verts, les espaces agricoles et les milieux de vie.