
Blocs opératoires: les trois quarts sont sous-utilisés malgré les longues listes d’attente
Le Journal de Montréal
La pénurie de personnel paralyse toujours les blocs opératoires du Québec, dont les trois quarts sont sous-utilisés malgré les longues listes d’attente, ce qui décourage les chirurgiens en vue de l'automne.
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«Nos patients souffrent, les chirurgiens en souffrent, avoue le Dr Patrick Charlebois, président de l’Association québécoise de chirurgie. C’est extrêmement lourd comme pratique de devoir gérer ces listes d’attente là.»
«Il y a pas mal de désespoir dans les troupes», se désole-t-il.
Les statistiques d’utilisation des blocs opératoires au Québec ne sont pas reluisantes depuis la pandémie. En 2022-2023, 78 % des hôpitaux (39 sur 50) n’ont pas atteint la cible d’utilisation de 85 % de leur bloc opératoire, selon des données obtenues par Le Journal grâce à la loi d’accès à l’information.
L’utilisation maximale (100 %) d’une salle d’opération est de 40 heures par semaine, calcule le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et le taux acceptable se situe à 85 %. Aucun hôpital n’atteint 100 % d’activités. Pourtant, cette période se trouvait après la crise de COVID-19, qui avait paralysé les hôpitaux du Québec.
Le ministère justifie ces résultats en raison de la pénurie de personnel, qui force le report ou l’annulation de chirurgies.
« Nous devons composer avec un manque de main-d’œuvre important, non seulement en salle d’opération, mais pour les hospitalisations qui suivent », explique-t-on par courriel.
« On manque de monde, c’est un cercle vicieux », constate aussi le Dr Charlebois.