Aider les tout-petits et les familles du Québec à se nourrir convenablement… toute l’année!
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LETTRE OUVERTE – Depuis près de 60 ans, la Guignolée revient chaque mois de décembre au Québec. Quelle couleur prendra-t-elle cette année, alors que l’équilibre financier de nombreuses familles a été fragilisé par la pandémie et que les banques alimentaires peinent à répondre à la demande depuis plusieurs mois? Et si on saisissait l’occasion pour réfléchir aux meilleures façons d’aider les tout-petits et leur famille à se nourrir convenablement, et ce, pendant toute l’année?
Vivre de l’insécurité alimentaire, c’est ne pas avoir les moyens financiers de se procurer des aliments sains tels que des fruits et légumes, des produits laitiers et d’autres sources de protéines en quantité suffisante. Cette situation augmente le risque de développer différents problèmes de santé physique et mentale. Chez les enfants, le fait de vivre de l’insécurité alimentaire peut nuire à leur développement, affecter leur parcours scolaire et leur santé ainsi que l’atteinte de leur plein potentiel.
En 2021, le Réseau des Banques alimentaires du Québec est venu en aide à 610 000 personnes par mois, ce qui représente une augmentation de 21,6% par rapport à 2019. Près de 60% des repas servis ont été consommés par des enfants. Malgré la reprise économique, les besoins continuent d’être plus élevés qu’avant la pandémie et, selon les dernières données disponibles, ils sont particulièrement grands chez les familles avec tout-petits. De plus, le 12e Rapport canadien sur les prix alimentaires à la consommation prédit que la famille canadienne moyenne déboursera 966 $ de plus pour se nourrir en 2022, ce qui représente une facture annuelle de 14 767 $ pour son panier d’épicerie.
Les banques alimentaires sont les premières à le dire : bien qu’elles soient essentielles, elles doivent être considérées comme des services d’urgence. Pour régler le problème, il faut agir sur les causes.
Au Québec, comme dans l’ensemble des pays industrialisés, l’insécurité alimentaire est avant tout causée par l’absence de revenus suffisants au sein des familles. Les mesures de soutien financier aux familles vulnérables sont donc une façon d’agir en amont du problème. Une autre stratégie consiste à mettre en place des mesures permettant de réduire d’autres dépenses dans le budget des familles. Les mesures favorisant l’accès à un logement abordable, comme les projets de logements sociaux, permettraient en effet de réduire la proportion du budget familial consacré au logement pour augmenter celle disponible pour l’alimentation.
Une autre avenue, selon les chercheurs, serait de subventionner l’achat de fruits et de légumes, de produits laitiers et d’autres sources de protéines. Ces aliments seraient ainsi accessibles dans les épiceries à un prix bas et fixe. Enfin, les municipalités peuvent aussi faire beaucoup en assurant à leurs résidents un accès à des aliments frais et sains, par l’entremise de jardins collectifs ou communautaires, de cuisines collectives ou de marchés publics.
Pour mettre fin à l’insécurité alimentaire de façon durable, nous devons agir en amont du problème. Toutefois, le rôle des services alimentaires d’urgence demeure essentiel. Je vous invite donc à contribuer généreusement, maintenant et après le 25 décembre. Ensemble, permettons aux banques alimentaires d’aider les tout-petits du Québec et leur famille à se nourrir convenablement… toute l’année.