
3e lien: un projet risqué, coûteux et non sécuritaire, selon des experts
Le Journal de Montréal
La décision du gouvernement de revenir à la planche à dessin avec le projet de troisième lien n’étonnera pas certains experts avec qui Le Journal s’est récemment entretenu qui prévoyaient d’importants dépassements de coûts.
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«Ce sera un projet de grande envergure à coup sûr. Techniquement, il est possible de construire de nos jours», a commenté le professeur Jinyuan Liu de l’Université Ryerson.
Il pense toutefois que le budget estimé entre 6 et 7 milliards $ (10 avec les coûts de financement) est à «la limite inférieure».
«Je m’attendrais à ce qu’il se situe entre 15 et 20 milliards $. Vous pouvez comparer avec des projets similaires, tels que celui de Seattle (route 99), le tunnel du Niagara, le tunnel et le pont de la rivière Yangtze de Shanghai et le tunnel Calle 30 de Madrid. Ce sont des tunnels de grand diamètre», a-t-il répondu.
Bruno Massicotte, professeur à la Polytechnique, pense aussi que les coûts augmenteront en raison du manque de joueurs pour un si grand tunnel. «Et étant donné les risques, il se peut même qu’aucune entreprise ne soit intéressée», avance-t-il.
Le gouvernement pourrait se rallier à l’opinion émise par M. Massicotte dans une lettre ouverte en janvier.
Comme dans son étude de 2016, il recommandait la construction de deux tunnels, plutôt qu’un seul, pour des raisons de sécurité des usagers.
«Un tunnel double serait probablement moins cher, car plus courant», a ensuite dit M. Massicotte au Journal.