
«Moi et l’autre»: le retour triomphal des mythiques Dodo et Denise
Le Journal de Montréal
Dodo et Denise sont de retour... et elles n’ont pas pris la moindre ride. Juliette Gosselin et Alexa Jeanne-Dubé rendent au mythique duo tout le panache et le chien que commandent les personnages jadis créés par Dominique Michel et Denise Filiatrault, cette fois-ci sublimés par la plume mordante de Kim Lévesque-Lizotte.
Montréal, 1967. La ville s’ouvre sur le monde grâce à l’Expo, le féminisme bouillonne, l’effervescence est palpable... Bref, c’est le début d’un temps nouveau, comme le chantera Renée Claude quelques années plus tard. Et c’est sur cette trame de fond qu’évoluent Dodo et Denise, amies – parfois rivales – et colocataires qui s’éclatent dans les cabarets et multiplient les pitreries.
Mais les femmes verront leur complicité mise à l’épreuve lorsqu’elles s’éprennent toutes deux d’un chanteur de charme français, instigateur d’un concours de talents. Le grand prix? Une escapade à Paris en sa compagnie. Dodo et Denise redoubleront alors de manigances, steppettes, simagrées et tactiques de séduction pour attirer l’attention du bellâtre français.
Clins d’œil modernes
L’intrigue en soi ne réinvente en rien le genre; elle devient plutôt prétexte à une enfilade de saynètes comiques aux saveurs variées, tantôt politiques, tantôt féministes. Et c’est là que vient briller la plume de Kim Lévesque-Lizotte, auteure de cette renaissance de la série-culte, capable d’élever moult gags au niveau supérieur, que ce soit par ses clins d’œil modernes truculents ou ses réflexions sagaces sur la société de l’époque.
On l’avoue tout de même, certains segments de cette nouvelle mouture de Moi et l’autre trouveront davantage écho parmi les fidèles de Dodo et Denise de la première heure plutôt que parmi les novices. Les références sont parfois nichées, voire obscures, mais parviennent à faire mouche auprès des spectateurs plus âgés; on en a eu la preuve, jeudi soir, assis en plein cœur d’un parterre régulièrement hilare.
Irréprochable Alexa-Jeanne Dubé
Saluons à cet égard l’impressionnant talent comique des deux têtes d’affiche, Juliette Gosselin et Alexa-Jeanne Dubé. Si le jeu de la première verse parfois (trop) dans la caricature et le cabotinage, on ne peut que s’incliner devant sa performance physique et son timing comique impeccable.
Alexa-Jeanne Dubé, en revanche, est carrément irréprochable dans la peau d’une Denise pince-sans-rire qui rendrait Denise Filiatrault particulièrement fière. La comédienne réussit à distiller l’essence du personnage classique pour le faire sien, créant ainsi une «grande jaune» plus nuancée, mais tout aussi irrésistible.

Il y a un an, Donald Trump s’invitait à la cérémonie des Oscars en fustigeant sur les réseaux sociaux son animateur, Jimmy Kimmel. Douze mois plus tard, alors que le 47e président des États-Unis a récemment promis de «ramener l’âge d’or d’Hollywood», son ombre planera plus que jamais sur la 97e édition de la grand-messe du cinéma américain.