
«Je vis la vie au jour le jour pour voir jusqu’où ça va durer»: Denise Filiatrault, 92 ans, poursuit son travail au Rideau Vert qui célèbre cette année ses 75 ans
Le Journal de Montréal
Denise Filiatrault préfère prendre la vie comme elle vient, sans trop penser aux lendemains. Toujours active, elle concentre ses énergies sur les activités du théâtre montréalais du Rideau Vert où elle est toujours directrice artistique.
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«Je n’ai pas de projets outre mes activités au théâtre; je vis la vie au jour le jour pour voir jusqu’où ça va durer», explique Denise Filiatrault qui a soufflé ses 92 chandelles le 16 mai dernier.
Rencontrée dans le cadre des célébrations entourant le 75e anniversaire du théâtre, Mme Filiatrault affirme bien se porter. «Je ne vais pas mal pour une femme de mon âge et je me sens en forme comme quelqu’un de 82 ans peut-être», dit-elle en rigolant. «Je n’ai rien fait de spécial pour ma fête, car à cet âge, on essaie d’oublier un peu les anniversaires.»
Contrairement à d’autres, elle ne rêve pas du jour où elle célébrera son centième anniversaire. Loin de là. Elle redoute le vieillissement et ses inconvénients: tomber malade, devenir dépendante de ses proches. «Je virerais folle!», lance la grande dame de théâtre avec le franc-parler qu’on lui connaît.
Avec les années, elle a appris à apprivoiser ses nouvelles limites. «Je n’ai plus le choix. J’ai toujours fait ce que j’avais envie de faire et j’y croyais. Maintenant, avec l’âge, je fais ce que je suis capable de faire», ajoute-t-elle.
Les départs de plus en plus fréquents d’amis connus – comme celui de sa complice et voisine de condo en Floride, Denise Bombardier, en juillet dernier – la renvoient-elle à sa propre mort?
«Je n’ai pas besoin de cela! À 92 ans, l’âge suffit à penser à la mort. Mon tempérament est celui de m’occuper le petit peu que je peux et de bouger. Mais on n’en sort pas, on sait tous qu’après la vie, il y a la mort. On regarde des émissions de télévision parfois et on se dit: lui est mort, elle est morte, et ainsi de suite. C’est effrayant», confie-t-elle.