Zoom sur la côte de la Montagne vers 1910
Radio-Canada
Une photo inédite de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), remontant probablement à l’hiver 1909-1910, permet de découvrir la côte de la Montagne ensevelie sous la neige. Pleine de vie, et visiblement prise à l’insu de passants, elle regorge de petits détails amusants!
Prise au centre de la côte, en regardant vers le bas, l’image permet de découvrir plusieurs édifices disparus. Le cadrage choisi par le photographe, assez près du sol, permet aussi de voir ce qui surplombait la côte à l'époque. Là aussi, bien des choses ont changé.
La perspective pourrait être due au fait que le viseur permettant de cadrer était situé sur le dessus de l’appareil, et non derrière, comme aujourd’hui. On tenait souvent l’appareil photo au niveau de la taille à l’époque.
La photo d'origine a beau être petite, elle est d'excellente qualité, ce qui nous a permis, à l'historien Jean-François Caron et moi, d'avoir le plaisir de l'explorer plus à fond!
L'une des premières choses qui sautent aux yeux sur cette image, c'est le beau cheval blanc en train de virer dans la neige, presque face au photographe. En le regardant de près, on voit plusieurs grelots à son cou.
On a tendance à l'oublier, mais les grelots des chevaux n'étaient pas qu'un simple accessoire à l'époque. Ils étaient aussi importants pour la sécurité routière que les phares des voitures aujourd’hui. Sans eux, un attelage glissant sur la neige était silencieux au point d’en être dangereux. D'autant plus que déjà, certains conducteurs aimaient bien la vitesse. Les accidents étaient très nombreux.
L’obligation de fixer des grelots à l’attelage des chevaux apparaît dès les années 1760. On encourageait même les gens à crier pour annoncer leur passage! Puis le règlement se précise.
En 1823, tout cavalier ou conducteur devait attacher au moins deux clochettes ou grelots à son attelage dès la première neige tombée, et s’assurer que le son soit assez puissant pour alerter toute personne dans les alentours, jusqu’à ce que la neige soit complètement fondue.
Les conducteurs fautifs étaient passibles d’une première amende, et d’une plus grosse encore s’ils se faisaient pincer une deuxième fois.