Zombies, fantômes et démons font courir les foules à Taïwan
Radio-Canada
Les esprits, les zombies et les monstres inspirent la peur et fascinent tout autant. Ils sont depuis toujours au cœur de l'imaginaire dans plusieurs pays d'Asie. C'est ce que raconte une exposition présentée à Taïwan et qui attire des foules records à l'occasion du mois des fantômes.
Des dizaines de Taïwanais patientent devant le musée tout en marbre blanc de Tainan par un vendredi après-midi ensoleillé. À l’intérieur, des centaines d’autres attendent de passer les portes de l’enfer pour pénétrer dans les pièces de l’exposition populaire. Même après deux mois, les longues files de visiteurs ne diminuent pas.
On surnomme souvent Tainan la ville des dieux, car c’est la ville taïwanaise où l’on retrouve le plus de temples religieux. Le musée d’art de Tainan voulait faire le pont entre l’art et les croyances locales.
L’exposition Enfer et fantômes d’Asie propose un fascinant voyage au Japon, en Thaïlande et ailleurs dans le continent à travers des siècles de représentations culturelles des croyances et de l’imaginaire.
Culte des esprits, vampires, esprits errants et affamés. Les peuples asiatiques entretiennent une fascination pour la vie après la mort. Une section de l’exposition est d’ailleurs dédiée aux façons de se préparer ou se prémunir contre les risques après la mort.
Les interprétations de la peur de l’inconnu sont illustrées dans les arts traditionnels comme les peintures japonaises, mais aussi dans l’art contemporain. On y retrouve des affiches et extraits de films de Hong Kong ainsi que des bandes dessinées manga.
La pièce maîtresse de l’exposition, qui fait courir les foules, est une série de répliques grandeur nature de zombies des vieux films cantonnais, la première incarnation de ces créatures fantastiques errantes à la recherche du repos éternel. On est loin de l’image actuelle des zombies telle que présentée dans The Walking Dead.
C’est la section de l’exposition qui parle de la chasse aux esprits, explique Chen Han-Yang qui a adapté cette exposition pour l’espace réduit du musée.Il ne s’agit pas de vraiment partir à la chasse, mais de comprendre comment nous réagissons face à l’inconnu. Ces premiers films de zombies montraient des créatures cherchant à retourner sur leurs lieux de naissance pour y être enterrés. Il y avait un volet cohabitation entre les zombies et les humains.
L’exposition Enfer et fantômes d’Asie a d’abord été présentée au Musée du Quai-Branly-Jacques Chirac à Paris en 2018 puis modifiée pour le public taïwanais. En plus des objets prêtés par le musée français, des œuvres contemporaines taïwanaises issues des collections muséales ou commandées pour l’occasion ont une place de choix.