
Zéro employé au Québec pour Denso cinq ans après l’annonce de son arrivée
Le Journal de Montréal
Zéro emploi «à grande valeur ajoutée». Cinq ans après l’annonce publique de l’arrivée du géant japonais de pièces automobile Denso avec le gratin politique, l’entreprise accueillie à bras ouverts par nos dirigeants n’a pas de labo R-D, ni d’employé chez nous.
En 2019, une conférence de presse du premier ministre du Québec, François Legault, de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et du ministre fédéral des Infrastructures d’alors, François-Philippe Champagne, avait salué publiquement la venue de ce gros joueur en conviant les médias.
Or, Le Journal a constaté que non seulement Denso n’a aucun employé au Québec aujourd’hui, mais qu’elle n’a pas le moindrement de laboratoires en sol québécois.
«Denso n’a actuellement pas d’employés basés au Québec, puisque nous n’opérons plus dans notre ancien laboratoire de Montréal», a confirmé au Journal la multinationale japonaise, qui a engrangé des profits de 3 G$ l’an dernier.
«Nous avons interrompu nos opérations physiques dans l’espace pendant la pandémie afin de gérer les ressources de R&D de manière responsable et flexible, mais nous continuons de collaborer à distance avec des universités et des consortiums de la région sur des technologies avancées comme l’intelligence artificielle», a-t-elle poursuivi.
Il y a cinq ans, le vice-président du Centre nord-américain de recherche et d’ingénierie de Denso, Pat Bassett, avait dit au Journal qu’il prévoyait embaucher cinq travailleurs. Ni le ministère de l’Économie, ni Investissement Québec n’avait cependant accordé d’argent à Denso.
Deux mois après, un professeur en intelligence artificielle de Polytechnique Montréal avait expliqué au Journal qu’il venait de refuser, par principe, un salaire de 1M$ par année pour diriger le laboratoire de Denso, qu'il jugeait être une entreprise controversée.
Rappelons que Denso a déjà eu des démêlés avec la justice américaine. En mars 2012, elle a plaidé coupable dans une affaire de fixation de prix et a été condamnée à payer une amende de 105 M$, selon des documents du FBI consultés par Le Journal.