Yves-François Blanchet demande que Bob Rae soit démis de ses fonctions
Radio-Canada
Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, demande que l’ambassadeur du Canada à l’ONU, Bob Rae, soit démis de ses fonctions pour avoir qualifié de discriminatoire la Loi sur la laïcité de l’État.
Le 12 décembre, M. Rae a tweeté que cette loi est discriminatoire et va à l’encontre de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il réagissait ainsi à la réaffectation d’une enseignante de l’Outaouais, qui a perdu sa classe parce qu’elle porte le hijab.
Cette affirmation est inexacte, inappropriée et elle disqualifie M. Rae pour la fonction qu’il occupe pourtant toujours, tonne M. Blanchet dans une lettre ouverte publiée lundi.
Au lendemain du tweet de l’ambassadeur, M. Blanchet avait déjà exigé qu’il soit rapatrié en vue de comparaître dans les plus brefs délais devant le Comité permanent des affaires étrangères pour expliquer ses propos.
La Déclaration universelle des droits de l’homme prévoit que toute personne a droit à la liberté de religion, et que ce droit implique la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites.
La Loi sur la laïcité de l’État (Nouvelle fenêtre) - anciennement le projet de loi 21 - interdit le port de signes religieux aux enseignants dans l’exercice de leurs fonctions. Même chose pour les juges, les agents de la paix, et les procureurs aux poursuites criminelles et pénales, notamment.
Certaines de ses dispositions ont été contestées devant les tribunaux. Un jugement de la Cour supérieure (Nouvelle fenêtre), rendu en avril, a maintenu la loi, mais suspendu son application dans certains contextes. Québec a fait appel de la décision.
Pour M. Blanchet, la Loi sur la laïcité de l’État met en œuvre un principe fondamental de la Révolution tranquille. Son application, poursuit-il, est très modérée puisqu’elle ne vise que les employés de l’État en position d’autorité coercitive sur d’autres citoyens.
Le chef du Bloc souligne que la nation québécoise est très différente de la nation canadienne, notamment par sa vision plus interculturelle que multiculturelle. Il cite aussi en exemple des pays européens qui ont adopté des lois comparables à celle en vigueur au Québec, souvent plus sévères, comme la France, la Suisse, la Belgique et l’Allemagne.