Yoo Doo Right, le trio montréalais qui fait sauter les décibelmètres
Radio-Canada
Le trio de rock expérimental montréalais Yoo Doo Right fait de plus en plus parler de lui au Québec, mais aussi aux États-Unis et en Europe. Parmi les 10 groupes les plus « heavy » de Montréal selon le magazine Cult MTL en 2020, la formation lance vendredi son deuxième album, A Murmur, Boundless to the East.
L’histoire de Yoo Doo Right est aussi jeune que son ascension est fulgurante. Le groupe s’est formé quelque temps avant de lancer son premier album, Don’t Think You Can Escape Your Purpose, en 2021. Il est composé du bassiste montréalais Charles Masson, du batteur d’Edmonton John Talbot et du Torontois Justin Cober, qui joue de la guitare, des synthés et chante sur les quelques titres du groupe qui ne sont pas instrumentaux.
Le groupe a emprunté son nom au titre d’une chanson du groupe expérimental allemand Can qui dépasse les 20 minutes. Les pionniers du krautrock ont grandement influencé le trio, notamment avec leur processus créatif basé sur l’improvisation et le laisser-aller.
Si les membres du trio ont des racines dans le post-hardcore, le screamo et le death metal, la musique qu’ils font au sein d'Yoo Doo Right se rapproche plus du krautrock et du post-rock, bien que le groupe souhaite s’éloigner de ce terme un peu galvaudé.
On n’aime pas vraiment le terme "post-rock"; on essaie de s’en défaire. C’est indéniable que ça fait partie de nos influences, mais on l’épice d’une manière où ce n’est pas du post-rock, explique Charles Masson, par vidéoconférence, à la veille de la sortie de l’album.
La comparaison est inévitable entre Yoo Doo Right et un autre groupe de rock expérimental montréalais, Godspeed You! Black Emperor. Le trio ne renie d’ailleurs pas cet héritage important.
C’est sûr que [la comparaison] est vraiment flatteuse. Ce sont des disques qui ne fonctionnaient plus après un an, parce qu’on les écoutait tellement qu’ils finissaient par être égratignés. Ça a bercé toute l’époque où l'on a découvert la musique, avoue Charles Masson.
Le groupe a d’autres influences, mais sa facture sonore se définit surtout par l’utilisation abondante d’effets et le souhait de créer un mur de son qui défie les limites.
Oui, on écoute de la musique dans la van, mais après ça, on pense plus aux limites de ce que nos amplis nous permettent de faire. Justin fabrique des pédales à effets. Toutes mes pédales et la plupart des siennes sont fabriquées par lui. On joue vraiment à la limite de ce que trois gars avec quelques bébelles et des gros amplis peuvent faire.