William Ruto élu sur le fil président du Kenya dans une ambiance chaotique
Radio-Canada
Le vice-président sortant William Ruto a été déclaré lundi vainqueur de l'élection présidentielle du 9 août, dans une ambiance houleuse marquée par des désaccords au sein de la Commission électorale et l'éruption de violences localisées.
À l'issue d'un scrutin pacifique et d'une interminable attente de six jours, l'ambitieux et riche homme d'affaires de 55 ans, parti de rien, a été déclaré vainqueur.
Le vice-président sortant qui faisait figure de challenger a cumulé 50,49 % des voix contre 48,85 % pour son principal rival, l'ancien opposant historique Raila Odinga soutenu par le pouvoir, selon le président de la Commission électorale (IEBC), de laquelle se sont désolidarisés la majorité de ses membres.
Dans un pays historiquement marqué par les tensions tribales, il est le deuxième membre de l'ethnie kalenjin à devenir chef d'État après Daniel arap Moi (1978-2002) depuis l'indépendance en 1963.
Il succède à Uhuru Kenyatta, un Kikuyu, pour être le cinquième président du Kenya au terme d'une des élections les plus serrées de l'histoire de son pays.
Je travaillerai avec tous les leaders politiques, dans un pays transparent, ouvert et démocratique, a immédiatement assuré Ruto dans un discours télévisé.
Il n'y a pas de place pour la vengeance, a-t-il poursuivi, se disant totalement conscient que le Kenya est à un stade où nous avons besoin de tout le monde sur le pont.
À Eldoret, son bastion, une foule de plusieurs milliers de personnes a laissé éclater sa joie, certains allant jusqu'à oublier d'écouter le discours de leur leader, chantant ou prononçant des prières les yeux fixés au ciel, tandis que des motos-taxis faisaient hurler leurs klaxons à travers la ville.
C'est la victoire de tous les gens qui sont en bas de l'échelle, les boda bodas, les mama mbogas qui vendent des légumes sur les bords de route, s'est réjoui Winnie Ndalut, professeure de biologie de 35 ans.