William Cloutier dans Starmania : « Je me pince encore! »
Radio-Canada
C’est un scénario digne d’un film : le dernier soir d’une représentation d’un spectacle, un célèbre producteur se pointe dans la loge du comédien principal pour lui offrir de joindre la distribution d’un spectacle d’envergure internationale. C’est exactement ce qui est arrivé à William Cloutier.
William Cloutier donnait son dernier spectacle de la tournée des finalistes de Star Académie 2021 en compagnie de Lunou. Luc Plamondon s’y était déplacé. À la fin de la représentation, il va le rejoindre en coulisses et lui dit : écoute, on a encore besoin de quelqu’un pour compléter le casting. Ta voix "fitterait" parfaitement avec les chansons que Balavoine interprétait. Ce que Daniel Balavoine interprétait, c'était le rôle de Johnny Rockfort dans la première version de l'opéra rock. L’interprète de Victoriaville envoie à la production, des vidéos où il interprète les chansons difficiles du répertoire. Le lendemain, je prenais l’avion. Le lendemain, je devais me rendre [à Paris] pour auditionner en personne. À la toute fin, j’ai rejoint le casting.
C’est ainsi qu’il se retrouve à La Seine Musicale à Paris. La Scène musicale, c’est géant, explique William Cloutier. Tous les billets se vendent! Je n’en ai même plus pour mes parents. C’est un beau problème. Selon lui, le public avait hâte de renouer avec Starmania. Il sent la nostalgie autour de l’oeuvre et assiste à la rencontre entre deux générations.
« Il y a des gens qui ne connaissent pas nécessairement l’histoire de Starmania, mais qui connaissent les chansons parce qu’elles ont vécu d’elles-mêmes aussi. Donc, il y a tout ça qui se passe en même temps dans ce beau spectacle. Cet échange-là est tellement fort, honnêtement. C’est une expérience… je ne trouve pas les mots. »
C’est bien de pouvoir jouer une partition qui est loin de soi, observe l’interprète. Avant de participer à Star Académie, il a étudié à l’école de théâtre, mais avait mis de côté ses ambitions de comédien pour se consacrer au chant. Il est heureux de renouer avec l’interprétation théâtrale et surtout d’endosser le rôle de Johnny Rockfort. De faire cette rencontre-là avec ce personnage-là, qui est habité d’une grande violence que je n’ai pas nécessairement, c’est vraiment l’occasion d’explorer et de proposer quelque chose qui me met un peu en défi soir après soir, même vocalement aussi. Si l’on pense à des interprètes qui ont incarné le chef des Étoiles Noires : Daniel Balavoine, Robert Leroux, Bruno Pelletier, on ne peut que comprendre qu’il faille des aptitudes vocales hors du commun. C’est des chansons qui ne sont pas évidentes, assure le Victoriavillois. Dans un même élan, il réalise que le rôle lui permet d’explorer plein de choses. Comme le public ne me connaît pas ici, c'est comme une page vierge, chaque soir.
L’interprète ne tarit pas d’éloges pour le spectacle : pour la mise en scène qu’en fait Thomas Jolly, pour l’ensemble de la distribution, mais surtout pour l’oeuvre elle-même qui lui paraît visionnaire pour l’époque où elle a été créée. Même si c’était une fiction dans les années 80 du pire, quand Luc [Plamondon] et Michel [Berger] ont écrit ça, c’était une projection du futur. Mais, on réalise que 40 ans plus tard, il y a beaucoup de choses malheureusement qui se sont produites de cette production-là. Plus que jamais le propos de la pièce est important.
Loin de Victoriaville, William Cloutier s’est fait prudent lorsqu’il a signé avec la production à Paris. Il n’a pris entente que pour quelques dates dans la capitale française. Il sait que l’équipe lui a manifesté son intérêt à le garder, mais il ne sait pas si ce sera aussi le cas lorsque le spectacle sera en tournée au Québec. Il ne cache pas son intérêt à poursuivre l’aventure.
« Je me pince encore, parce que c’est vraiment une chance unique de participer au retour de Starmania. »
D'après une entrevue réalisée à l'émission En direct