Washington sanctionne plusieurs hauts responsables du Nicaragua
Radio-Canada
Le Trésor américain a annoncé lundi des sanctions à l'égard de six hauts responsables du Nicaragua, dont la ministre de la Défense, dénonçant le « simulacre » d'élection qui avait en novembre reconduit le président Daniel Ortega au pouvoir.
Daniel Ortega, 76 ans, doit prêter serment lundi à Managua pour un quatrième mandat d'affilée, au côté de son épouse et vice-présidente Rosario Murillo.
Le régime Ortega-Murillo continue son asservissement de la démocratie en organisant un simulacre d'élection, en réduisant au silence l'opposition pacifique et en détenant des centaines de personnes comme prisonniers politiques, affirme dans un communiqué le sous-secrétaire au Trésor américain chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson.
Privé d'opposition à la suite de l'emprisonnement des principaux rivaux du président, le scrutin du 7 novembre avait permis sans surprise la réélection de Daniel Ortega.
Le président américain Joe Biden avait immédiatement qualifié l'élection de comédie.
La ministre de la Défense du Nicaragua ainsi que deux généraux sont notamment visés par ces nouvelles sanctions pour avoir réprimé l'opposition politique et les manifestations publiques, entraînant plus de 300 morts, 2000 blessés et l'emprisonnement de centaines de figures politiques et de la société civile, affirme le communiqué du Trésor américain.
Deux responsables du gendarme des télécoms du Nicaragua sont également sanctionnées après la suppression par Meta (maison-mère de Facebook) d'une ferme à trolls de plus de 1000 faux comptes qui tentaient d'influencer l'opinion publique en faveur de Daniel Ortega.
Les sanctions sont prises de concert avec l'Union européenne, précise le Trésor américain.
Quelques jours après l'élection du 7 novembre, Washington avait déjà annoncé interdire d'entrée aux États-Unis Daniel Ortega et Rosario Murillo, ainsi qu'un vaste éventail de ministres et responsables du Nicaragua, dans une proclamation en forme de dur réquisitoire contre leurs atteintes à la démocratie.