Washington et l’OTAN dénoncent la mise en alerte de la force nucléaire russe
Radio-Canada
Washington et l'OTAN ont condamné dimanche la décision « irresponsable » du président russe Vladimir Poutine d'ordonner la mise en alerte de la force nucléaire russe. Face à cette escalade, l'Union européenne (UE) a débloqué une nouvelle aide militaire à l'Ukraine et a durci ses sanctions contre Moscou.
Dans un entretien avec ses chefs militaires retransmis à la télévision, le président Poutine a ordonné la mise en alerte des forces de dissuasion de l'armée russe – qui comportent un volet nucléaire – invoquant des sanctions illégitimes prises contre Moscou par les Occidentaux et des déclarations belliqueuses de l'OTAN.
Le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a rejeté toute responsabilité. C'est la Russie qui a engagé la guerre, qui mène une invasion militaire à grande échelle d'une nation souveraine et pacifique, donc il n'y a aucun doute que la Russie est responsable, a-t-il insisté, dénonçant une rhétorique dangereuse.
Vladimir Poutine fabrique des menaces qui n'existent pas, a pour sa part dénoncé dimanche la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki.
« À aucun moment, la Russie n'a été menacée par l'OTAN ou par l'Ukraine. »
Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui a convoqué une réunion mercredi, le risque que pose la guerre en Ukraine sur les sites nucléaires est réel.
L'Ukraine dispose de quatre centrales opérationnelles et de plusieurs dépôts de déchets radioactifs, dont celui de Tchernobyl, tombé jeudi aux mains de l'armée russe.
L'opération militaire sur ce site – théâtre du pire accident nucléaire de l'histoire, en 1986 – a d'ailleurs été suivie d'une légère hausse des niveaux de radiation.
Bien qu'inoffensif, un tel événement souligne le risque réel que des sites disposant de matière radioactive subissent des dégâts pendant le conflit, avec des conséquences potentiellement graves pour la santé humaine et l'environnement, croit l'Agence internationale de l'énergie atomiqueAIEA.