Voici comment cinq pays ont diminué la violence par arme à feu
Radio-Canada
La violence par arme à feu fait régulièrement les manchettes ces dernières semaines. Pour lutter contre ce problème grandissant, nos gouvernements peuvent s'inspirer d'autres pays qui ont instauré des mesures ayant donné des résultats probants. Voyage autour du monde avec un spécialiste de la question des armes à feu, Francis Langlois.
Mars 1996. Un homme fait irruption avec quatre armes de poing dans une école d'Écosse, au Royaume-Uni. Il assassine 16 enfants et leur institutrice. À peine un mois plus tard, c'est aussi l'horreur en Australie. Un tireur tue 35 personnes et fait 23 blessés dans le paisible petit village de Port Arthur, en Tasmanie.
Ces massacres ébranlent ces pays à tel point que des modifications importantes sont apportées à leurs lois sur les armes à feu. Londres et Canberra veulent désarmer partiellement leur population. La détention d'arme de poing est dans la plupart des cas interdite aux citoyens du Royaume-Uni, à l'exception de l'Irlande du Nord.
L’Australie a aussi grosso modo banni toutes les armes qui avaient plus que deux munitions dans le système de tir. Donc, à partir de ce moment-là, il n'y en a plus eu de tueries de masse; la même chose en Angleterre, sauf pour des attentats terroristes. Mais ça, c'est une autre chose, commente Francis Langlois, professeur d'histoire au Cégep de Trois-Rivières et spécialiste des armes à feu.
En Australie, 650 000 armes sont restituées à l'État peu après le massacre de Port Arthur. Le taux de suicide par arme à feu diminue de 57 % et le taux d'homicides par balle chute de 42 % au cours des sept années qui suivent la tuerie de 1996, selon des données du gouvernement australien.
Plus récemment, la Nouvelle-Zélande a également adopté des restrictions importantes sur les armes après les attentats de Christchurch commis par un tireur d'extrême droite qui a tué 50 personnes le 15 mars 2019. Six jours plus tard, la première ministre Jacinda Ardern annonçait l’interdiction des armes semi-automatiques et des fusils d’assaut dans le pays.
Restreindre l'accès aux armes à feu sauve des vies, résume Francis Langlois.
C'est le cas d'Israël, qui a un taux d'homicide inférieur à celui du Canada : 1,5 par 100 000 habitants en 2019, par rapport à 1,95 pour le pays de Justin Trudeau en 2020. Ce petit pays du Moyen-Orient compte pourtant beaucoup d'armes en circulation en raison de sa situation géopolitique.
Avant d'émettre une licence de port d'arme à un citoyen, l'État demande de cocher « oui » à toute une série de conditions : âge minimal, examens prouvant la bonne santé physique et mentale, absence de casier judiciaire et possession d'une seule arme à la fois. La vente de chaque balle est aussi soigneusement enregistrée.