Vivre l’expérience du Marathon de Boston, peu importe le chrono
Radio-Canada
L'Outaouais était bien représentée au Marathon de Boston qui était de retour dans une formule régulière lundi, après deux éditions annulées ou modifiées en raison de la pandémie de COVID-19. Des coureurs de la capitale fédérale et de partout en Outaouais se sont élancés sur le parcours mythique en compagnie de près de 30 000 autres personnes.
On est en mode survie, rigole Andrée Burke, 31 ans, après avoir complété son parcours en 3 h 17 min 33 s. La jeune femme avait un immense sourire accroché au visage dans les minutes suivant sa première participation à la course emblématique.
L'événement est mythique! C’est pour l’ambiance et les gens de Boston. Ça sent le barbecue et tout le monde nous applaudit. C’est électrisant! Je souhaite à tous les amis sportifs et coureurs d’y participer une fois dans leur vie, lance-t-elle, les jambes encore endolories.
Cette ambiance, son ami Louis Sabourin, conseiller municipal à Gatineau, voulait la ressentir depuis 2020. Il s’était alors qualifié pour l’événement qui ne s’est jamais tenu. Qu’à cela ne tienne, deux ans plus tard, le coureur de bientôt 56 ans a finalement vécu son moment de grâce, en complétant le parcours en 3 h 32 min 57 s., un temps un peu plus lent qu’il ne l’aurait toutefois souhaité.
On veut toujours courir intelligemment, affirme-t-il en riant, mais on se fait avoir par tout le monde. Les premières côtes vont tellement bien. À 25-30 km, c’est une autre paire de manches avec le heartbreak hill. C’est un marathon pour faire mal, analyse l'athlète en herbe qui tenait à remercier un autre coureur d’Ottawa, Denis Leduc, qui l’a aidé sur le parcours.
Je l’ai rencontré par hasard et on s’est supportés mutuellement. C’est important de trouver des alter egos comme ça pendant une course, précise Louis Sabourin, qui a lui aussi été épaté par l’atmosphère sportive hors du commun à Boston.
Il y avait les Bruins qui jouaient, les Red Sox au Baseball et les Celtics dans la même fin de semaine qui ont attiré 130 000 personnes. Il y avait aussi 500 000 personnes spectateurs et coureurs pour le Marathon. C’était une fin de semaine hyper occupée et les gens étaient hyper contents, dit-il.
Comme bien des athlètes, les coureurs de la région ont dû faire face à la gestion physique de leurs douleurs durant la course, mais aussi à l’aspect mental d’une telle course. Les coureurs sans expérience à Boston ont tendance à s’imposer un rythme difficilement soutenable.
J’essayais de me faufiler en faisant du slalom pour aller à mon rythme pendant 10 km. J’ai été capable d’être avec un groupe de coureurs qui allait à ma vitesse ensuite, mais ça m'a pris une heure pour me faufiler. Tu dois essayer de te mettre avec des personnes pour garder le rythme et t’entraider. Je me faufilais derrière les grandes personnes pour éviter le vent de face, ajoute Andrée Burke.