
Vivre à cinq dans une chambre d’hôtel, faute de logements adéquats
Métro
Victime d’un incendie en mai, une famille de cinq se voit forcée de demeurer à l’hôtel, n’ayant pas réussi à se trouver un logement dans la foulée du 1er juillet. Le clan de Maritchu Ithurriague fait partie des 38 ménages hébergés en urgence par l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM).
Les trois enfants de Maritchu sont âgés de 5, 10 et 12 ans. Ils se voient forcés de dormir dans le même lit double depuis le début du mois de juillet, à quelques pieds de leurs parents, qui se partagent tant bien que mal un divan-lit. La famille est loin du confort de l’appartement à deux étages qu’elle habitait il y a moins de deux mois dans Villeray, près de la Plaza Saint-Hubert.
«On essaie de rester positifs. On n’a pas le choix. Mais parfois, les larmes nous montent aux yeux», admet Mme Ithurriague. «C’est moins pire pour ma plus jeune, qui n’est pas vraiment consciente de la situation, mais mes deux autres enfants vivent beaucoup d’anxiété.»
La famille de Maritchu menait une «belle vie» jusqu’au printemps dernier. «Sans être riche, on était confortables», raconte-t-elle. Elle gagnait sa vie en gardant cinq enfants à la maison. Son mari était travailleur autonome dans le milieu de la restauration, dans lequel les affaires se sont avérées plutôt difficiles pendant la pandémie.
La famille habitait dans le même logement depuis plus de quinze ans. Elle payait un loyer de 1240 $ par mois, une aubaine, considérant le marché locatif actuel.
Leur vie a basculé le 26 mai. Dans la nuit, la famille a dû évacuer le bâtiment, qui était en proie aux flammes. Rapidement, on a constaté qu’il s’agissait d’une perte totale. La famille a perdu tous ses biens.
La Croix-Rouge prend en charge la famille, qui est logée dans un appartement temporaire. Une allocation lui est accordée pour l’achat de vêtements et d’autres biens nécessaires, et pour la nourriture. Mais à la fin du mois de juin, ils doivent quitter le logement, et leurs allocations temporaires sont épuisées. Craignant de se retrouver à la rue, les parents contactent l’OMHM, qui leur offre un hébergement d’urgence à l’hôtel.