Vital-Justin Grandin : le développeur du catholicisme et des pensionnats en Alberta
Radio-Canada
Autrefois célébré pour sa contribution à l’établissement du clergé catholique dans l’Ouest canadien, le nom de l'évêque catholique Vital-Justin Grandin (1829-1902) a perdu de son lustre en raison de son rôle dans la promotion et l'implantation des pensionnats pour Autochtones en Alberta.
Dans la foulée des découvertes de sépultures anonymes près de plusieurs pensionnats pour Autochtones à travers le Canada, le conseil municipal d’Edmonton a voté à l’unanimité le retrait de son nom de la toponymie de la ville.
Quatre écoles ont aussi changé de nom pour se dissocier de l’évêque francophone.
Bien que de santé fragile et affligé de problèmes d’élocution, ce qui ne le prédestinait pas à un travail de missionnaire, Vital-Justin Grandin a été envoyé par les Missionnaires oblats de Marie-Immaculée dans le nord-ouest de l’Amérique en 1854, en partie parce qu'il était le seul volontaire.
Sous la direction de l'évêque Taché, il a occupé diverses fonctions sur le territoire du diocèse de Saint-Boniface, qui, à l’époque, regroupait la majeure partie de l’Ouest canadien. Lors du morcellement de ce dernier, en 1871, on l’a nommé évêque du diocèse de Saint-Albert, où il a œuvré jusqu’à sa mort.
Comme tout missionnaire de l’époque, Vital-Justin Grandin avait pour objectif principal d’évangéliser les populations autochtones présentes sur son territoire et de bâtir de nouvelles congrégations.
En plus d’être motivée par la foi catholique, cette évangélisation était aussi essentielle, selon lui, pour assurer une survie aux Autochtones dans le Dominion du Canada.
[Les missionnaires comme Grandin] croyaient fondamentalement que, si les peuples autochtones n’arrivaient pas à pouvoir s’assimiler à la société globale, ça aurait été désastreux pour eux, explique l’historien et directeur général de la Société historique francophone de l’Alberta, Denis Perreaux.
Donc, leur survie dépendait de [...] cette éducation. Par contre, cette notion-là et la violence avec laquelle elle a été mise en œuvre, ont été désastreuses [pour les Autochtones].