Visite du chancelier allemand : révocation d’un permis pour des turbines réclamé
Radio-Canada
À quelques heures de l'arrivée du chancelier allemand Olaf Scholz au Canada, le premier ministre Justin Trudeau fait face à de nouveaux appels de l'Ukraine pour révoquer un permis permettant de renvoyer des turbines réparées à Montréal à un géant de l'énergie russe, ce qui représente une exemption aux sanctions économiques imposées à la Russie depuis son invasion de l'Ukraine.
M. Scholz, qui a succédé à Angela Merkel en décembre dernier, entamera une visite de trois jours au Canada, qui comprend des arrêts à Toronto et à Stephenville, à Terre-Neuve-et-Labrador.
Il sera accompagné du vice-chancelier Robert Habeck, responsable du dossier énergétique de l'Allemagne.
De passage aux Îles-de-la-Madeleine vendredi, le premier ministre Justin Trudeau a réitéré que l'invasion russe de l'Ukraine a accentué le besoin d'effectuer une transition énergétique et d'aider l'Europe afin qu'elle soit moins dépendante de la Russie en matière d'énergie.
L'Ukraine a cependant critiqué M. Trudeau et son gouvernement pour avoir décidé, le mois dernier, d'accepter une demande de l'Allemagne d'exempter Siemens Canada des sanctions contre la Russie afin qu'elle puisse retourner une turbine destinée au pipeline Nord Stream 1 qui fournit du gaz naturel à l'Allemagne.
La turbine était en réparation à l'installation de Siemens à Montréal, le seul endroit au monde capable de faire la réparation et l'entretien de l'équipement. La turbine a été livrée à l'Allemagne et devait être acheminée en Russie, mais les autorités russes ont jusqu'à présent refusé de l'accepter.
La Russie a également réduit le flux de gaz dans le pipeline à 20 % de sa capacité et a récemment annoncé qu'elle fermerait complètement la ligne pendant trois jours à la fin du mois, invoquant la nécessité d'une maintenance imprévue.
Le permis des autorités fédérales permet également à Siemens d'importer, de réparer et de retourner cinq autres turbines utilisées dans Nord Stream 1, selon leur calendrier d'entretien, jusqu'à la fin de 2024.
Dans une entrevue, l'ambassadrice de l'Ukraine au Canada, Yulia Kovaliv, a de nouveau demandé la révocation de ce permis à Siemens.