Virage vers l’éolien pour le Québec
TVA Nouvelles
Le Québec aura besoin de l’équivalent de 17 fois la Romaine en énergie pour électrifier son économie, selon une étude commandée par le gouvernement Legault. Et cette croissance passerait surtout par l’éolien et le solaire.
« Notre analyse montre que, d’ici 2050, un virage devra s’effectuer pour délaisser les énergies fossiles [...]. On prévoit que le Québec aura besoin [d’] une augmentation de 65 % de sa capacité de production d’électricité », dévoile un rapport de la firme Dunsky sur les trajectoires de réduction d’émission de GES du Québec.
Le document évoque le chiffre de 137 TWh de plus à l’horizon 2050. À titre de comparaison, la production annuelle actuelle de l’ensemble de la filière éolienne au Québec est de 11 TWh, et le complexe de la Romaine génère 8 TWh. Une prédiction à aussi long terme est risquée, mais la tendance est là.
Dunsky avait déjà fait l’exercice en 2019. Mais dans cette mise à jour, l’équipe d’experts croit que le Québec se tournera vers l’éolien et le solaire plutôt que vers les barrages.
À court terme, l’éolien est déjà favorisé par Hydro-Québec en raison de sa production bon marché. Le projet Apuiat a été autorisé sur la Côte-Nord et HQ a lancé un appel d’offres de 300 MW uniquement pour l’éolien.
« La tendance, on la prévoit déjà à moindre échelle. Les besoins d’électricité vont croître », explique Marc-Antoine Pouliot, chef des communications de la société d’État. « Déjà, le moyen principal sur la table, c’est l’énergie éolienne [...] étant donné la baisse du prix et la nature compétitive de l’énergie éolienne », ajoute-t-il.
Comme Le Journal l’a écrit jeudi, l’étude de Dunsky recommande également de modifier nos comportements pour réduire notre soif d’énergie.
Le spécialiste en politique énergétique Pierre-Olivier Pineau croit lui aussi que l’avenir énergétique passe par l’éolien plutôt que par la grande hydraulique. Mais il estime qu’il faut en faire davantage pour réduire notre consommation.
Des coupables : un appétit pour des maisons unifamiliales pas très bien isolées, l’auto solo, même si elle est électrique, des camions électriques, qui consomment malgré tout de cinq à dix fois plus que les trains, par exemple.