
Virage numérique : l’économie québécoise est-elle dans le coup?
Radio-Canada
Les entreprises du Québec montent dans le train de l’automatisation et de la numérisation. Mais beaucoup de chemin reste à parcourir afin de récolter tous les fruits promis par la révolution de l’intelligence artificielle et cette réussite passe, entre autres, par la formation de la main-d’oeuvre, selon des experts.
L’ancien premier ministre Jacques Parizeau le martelait déjà (Nouvelle fenêtre) dans les dernières années de sa vie : les entreprises du Québec, particulièrement les PME, doivent mettre les bouchées doubles pour s’automatiser et se numériser et ainsi atteindre une meilleure productivité. S’il y a un problème structurel au Québec, il est là, disait-il en 2013.
Au printemps 2021, le gouvernement Legault lançait, dans cette veine, une offensive de 130 millions de dollars pour accélérer la numérisation des entreprises.
J’entends souvent dire, de la part des entreprises, qu'on est en retard. Mais l’est-on vraiment?, demande quant à lui Thierry Watin, professeur à HEC Montréal.
Lorsqu’on se compare en utilisant différents indicateurs sur l’adoption des technologies et l’innovation, on voit qu’on est dans la moyenne des pays de l'OCDE, poursuit-il. Est-ce que ça veut dire qu'on peut [se reposer sur nos lauriers] et que tout va bien? Non! Il y a des enjeux importants.
En considérant l’adoption de technologies émergentes par les entreprises, le Québec se situe en effet en milieu de peloton au Canada.
Le pays, lui, se compare avantageusement à la moyenne des pays industrialisés pour ce qui est de son économie numérique, qui passe par l'intégration de la technologie par les entreprises, mais aussi par l'utilisation du numérique dans la population.
Le Canada et le Québec possèdent de bons programmes, institutions ou grappes qui favorisent l’innovation et le virage technologique des entreprises. On peut penser, par exemple, au Mila, à IVADO ou à Scale AI, pour ne citer que ces exemples dans l’industrie de l’intelligence artificielle, mentionne Thierry Warin.
Mais, bien que le Canada soit la 10e économie mondiale et la 14e en matière d’innovation, le pays génère peu de géants mondiaux, rappelle-t-il. Si on regarde le top 1000 des plus grandes entreprises, est-ce que nos entreprises sont là? Non. On y retrouve 12 entreprises canadiennes, alors qu’on s’attendrait, pour la 10e économie mondiale, à entre 50 et 100.