Violence chez les jeunes à Montréal: «Le problème est très profond», dit Fady Dagher
TVA Nouvelles
L’apport de toutes les sphères de la société sera nécessaire pour contrer le phénomène de la hausse de la violence chez les jeunes, selon le directeur du SPVM, Fady Dagher.
De nombreux événements violents sont survenus ces dernières semaines dans la métropole impliquant des chicanes de jeunes ayant dégénérées, dont notamment un triple meurtre lors duquel un adolescent de 15 ans et des jeunes adultes de 23 et 25 ans ont été tués.
«Le problème est très profond, affirme M. Dagher en entrevue au TVA Nouvelles. Le problème est au niveau sociétal au niveau de la jeunesse. Il y a une banalisation de la violence et une très grande anxiété chez nos jeunes qui sont énormément sous pression au niveau des médias sociaux.»
Étant donné que ce sont des événements isolés qui dégénèrent, il est très difficile de les voir venir.
«Pour un service de police, anticiper les enjeux sociaux à ce point-là, au niveau de la vulnérabilité des jeunes, c’est extrêmement difficile, mentionne-t-il. On travaille plus au niveau criminel avec des contextes avec lesquels nous avons des spécialités.»
Le SPVM se retrouverait donc à devoir gérer les conséquences d’un phénomène de société.
«Lorsqu’un jeune se chicane avec un autre dans une ruelle et qu’il se désorganise avec lui pour une chicane très légère et qu’il sort un couteau, effectivement, on va intervenir rapidement, mais qu’est-ce qui s’est passé avant au niveau de sa famille, de son environnement, de son entourage? affirme le policier. C’est ça qui est très préoccupant pour nous présentement.»
Fady Dagher interpelle donc les autres sphères de la société pour que davantage de mesures soient mises en place pour mieux encadrer les jeunes.
«Si vous saviez combien de fois je ne cesse de parler du village qui s’occupe de nos jeunes, soutient-il. Je ne pense pas qu’on s’en occupe assez. Je pense que tout le monde a de bonnes intentions, mais on travaille encore en silo.»