Vieillissement et pénurie de main-d’œuvre : la solution de l’immigration
Radio-Canada
Les données de Statistique Canada sur le vieillissement de la population cette semaine devraient sonner comme une alarme au bureau du premier ministre du Québec. Non seulement le vieillissement est bien engagé, mais le Québec est l’endroit le plus frappé par ce phénomène parmi les provinces les plus populeuses au pays. Il y a urgence d’agir.
L’effet structurel du vieillissement sur le marché du travail, sur la compétitivité de l’économie, la pénurie de main-d’œuvre et la capacité à croître n’est pas à sous-estimer. Et pour en atténuer les répercussions, toutes les solutions doivent être explorées et possiblement utilisées.
Le problème, c’est qu’à chaque fois qu’on parle de pénurie de main-d’œuvre et de vieillissement de la population qui ont un impact économique important, le gouvernement répond par de multiples engagements, des intentions, des programmes, des rapports et des tables rondes, mais le constat, année après année, ne change pas : la pénurie de main-d’œuvre prend de l’ampleur et les effets du vieillissement se font de plus en plus sentir.
Sur le plan économique, ces enjeux sont structurels et peuvent entraîner des dommages durables. Ce sont des enjeux qui ne sont pas séduisants dans le discours politique. Ils sont complexes, ils sont difficiles à expliquer et certaines solutions, en particulier celle de l’immigration, sont généralement coincées dans toutes sortes d’affrontements partisans à l’Assemblée nationale qui ne nous font pas avancer.
La solution de l’immigration pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre et au vieillissement de notre population n’est pas la seule, loin de là. Et elle comporte sa part de défis. Mais, malgré les enjeux d’intégration, elle ne peut pas être rejetée du revers de la main. Il faut travailler à l’intégration des immigrants pour que cette solution fonctionne.
Pourquoi j’écris ça? Parce que le Québec est aux prises avec des problèmes structurels qui pourraient ralentir son économie et nuire au financement nécessaire du système de santé, de nos écoles et de nos services sociaux, des soins également pour nos aînés.
Les données de Statistique Canada sont éloquentes :
Selon Statistique Canada, la migration internationale est le principal moteur de la croissance au Québec dans tous les scénarios et compense un accroissement naturel négatif ou en baisse au cours de la projection (du fait du vieillissement de la population) ainsi que des pertes au chapitre de la migration interprovinciale dans tous les scénarios.
Autrement dit, sans l’immigration, la croissance démographique du Québec va rester plus lente qu’ailleurs. Et cet état de fait représente un poids sur notre économie et nos finances publiques.