Vicki-May Hamm croyait vraiment à la victoire
Radio-Canada
« Je me voyais à l’Assemblée nationale. [...] C’était la suite logique des choses. » Vicki-May Hamm, candidate du Parti libéral du Québec (PLQ), doit renoncer, du moins pour le moment, à son rêve de représenter les électeurs de la circonscription d’Orford à Québec. Ses espoirs se sont rapidement évaporés devant le raz-de-marée de la Coalition avenir Québec (CAQ).
Mairesse de Magog pendant 12 ans, Vicki-May Hamm croyait pourtant pouvoir causer la surprise et déloger le député sortant, Gilles Bélanger. Elle considérait que son bilan au niveau municipal et sa notoriété pouvaient faire pencher la balance en sa faveur. Et selon elle, les électeurs sur le terrain lui laissaient croire la même chose. Parlez-en à mon équipe : une vague d’amour, raconte-t-elle. Les électeurs me disaient : "Tu as fait du beau travail comme mairesse. Si tu travailles aussi fort comme députée, tu vas être extraordinaire".
« J’étais certaine que le résultat aurait été beaucoup plus serré que ça. Je sentais sur le terrain qu’il y avait un vent de changement. »
C’est tout le contraire qui s’est finalement produit.
L’ancienne présidente de la Fédération canadienne des municipalités savait que la bataille ne serait pas de tout repos. Plusieurs l’avaient mise en garde devant l’immensité de la tâche lorsque a décidé de se présenter sous la bannière libérale le printemps dernier, raconte-t-elle. Mais elle avait déjà réussi à ravir le siège de mairesse et elle pensait, encore une fois, pouvoir tirer son épingle du jeu. Ma première campagne électorale, c’était quelque chose. J’ai délogé le maire Marc Poulin. J’ai connu ça des campagnes avec de l’adversité et une pente à remonter.
Forte de cette expérience, c’est le cœur rempli d’espoir qu’elle a observé le déroulement de la soirée électorale avec son conjoint des trente dernières années. Elle s'est entourée de sa famille et des bénévoles dans un bar de Magog pour suivre la soirée électorale. Même sa mère Suzanne est là pour lui offrir son appui indéfectible. Très rapidement, le dévoilement des premiers résultats laisse cependant présager que la victoire sera difficile à arracher au candidat caquiste, Gilles Bélanger. Des silences s’installent. On sent l’inquiétude monter.
Qu’à cela ne tienne, Vicki-May Hamm ne se laisse pas démonter pour autant. Souriante et ricaneuse, on la voit à plusieurs reprises faire des accolades et lancer des mots d'encouragement à des militants ou des membres de sa famille de plus en plus dépités. Restons calmes. On va attendre encore un peu.
Sa fille Vanessa est celle qui se montre la plus émue face aux résultats décevants qui défilent. Elle s’est impliquée dans la campagne de sa mère et espérait qu’elle aurait un meilleur sort. Ça me touche beaucoup parce que je la voyais là. C’est sa place, la politique. Elle a ça dans le corps. La politique, c’est elle.
Ses quatre enfants auraient pourtant toutes les raisons du monde d'être soulagés de savoir que leur mère n’aura pas à s’absenter une bonne partie du temps pour représenter ses concitoyens à l’Assemblée nationale. Vicki-May, qui a six petits-enfants, reconnaît que sa famille a écopé durant toutes les années qu’elle a consacrées à la politique.