![Version franco-ontarienne du Panier Bleu : peu de produits et pas de ventes](https://images.radio-canada.ca/q_auto,w_635/v1/ici-info/16x9/quartier-daffaires-franco-ontarien.png)
Version franco-ontarienne du Panier Bleu : peu de produits et pas de ventes
Radio-Canada
À l'hiver 2021, la ministre des Affaires francophones Caroline Mulroney moussait le lancement de Quartier d’affaires, un site web qui allait permettre aux entreprises franco-ontariennes « de croître et de conquérir de nouveaux clients et marchés ».
Un an et demi plus tard, la plateforme financée par le gouvernement ontarien qui s'inspire du Panier Bleu, au Québec, déçoit la majorité des entreprises qui y figurent.
Radio-Canada n’a recensé que 34 détaillants sur la plateforme et en a contacté 20. Tous, sauf deux, ne croient pas avoir vendu de produits ou de services par l'entremise du site.
Contrairement à son grand frère québécois, Quartier d’affaires n’est pas une plateforme transactionnelle et ne bénéficie pas d’investisseurs de taille. Il est donc difficile de mesurer son impact.
Les gens ne savent pas c’est quoi. Personne ne m'en a parlé. Après un an et demi, ça ne m’a apporté aucune vente, estime Chantal Brisson, propriétaire d’une boutique de vêtements à Embrun, qui a joint Quartier d'affaires à ses débuts.
Certains se questionnent aussi sur l’offre de biens et de services disparate qu’on y retrouve. Le portail propose notamment des garages de motocyclette fabriquées en France à près de 10 000 $, des pierres à whisky d’une PME de Trois-Rivières, ou encore de la nourriture pour chien.
Ça me déçoit, mais ça montre la difficulté de faire ça, ajoute Françoise Briet, qui vend des gelées à la bière à partir de Toronto. C’est difficile de changer les habitudes des consommateurs.
La seule entreprise du nord de l’Ontario sur la plateforme, la fromagerie Kapuskoise, dit avoir observé une hausse des ventes à Toronto après avoir joint le Quartier d'affaires, mais son dirigeant Denis Nadeau croit qu’elles proviennent principalement des créateurs du site.
L'un des créateurs de Quartier d’affaires, Richard Kempler, confirme en effet à Radio-Canada avoir acheté plus de 1000 $ en produits sur la plateforme.