Vers « une ultime bataille » dans le port assiégé de Marioupol?
Radio-Canada
L'armée ukrainienne se prépare à livrer « une ultime bataille » contre les forces russes qui assiègent depuis plus de 40 jours la ville portuaire de Marioupol, a affirmé lundi la 36e brigade de la marine nationale sur Facebook.
Aujourd'hui sera probablement l'ultime bataille, car nos munitions s'épuisent. [...] Ce sera la mort pour certains d'entre nous et la captivité pour les autres, a écrit la brigade, qui fait partie des forces ukrainiennes au cœur du combat. Nous sommes en train de disparaître lentement.
« Nous ne savons pas ce qui va se passer, mais nous vous demandons vraiment de vous souvenir [de nous] avec un mot gentil. Pendant plus d'un mois, nous avons combattu sans réapprovisionnement en munitions, sans nourriture, sans eau, faisant le possible et l'impossible. »
Pendant plus de 40 jours de combats intenses, l'ennemi nous a progressivement repoussés [...], nous a encerclés et tente maintenant de nous détruire, a souligné la brigade en ajoutant qu'environ la moitié de ses effectifs ont été blessés dans les combats.
Le message de la brigade était assorti d'une critique sans précédent du commandement de l'armée et du président Volodymyr Zelensky, dont elle a dit regretter le manque d'aide depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.
Nous avons seulement reçu une fois 50 obus, 20 mines, des missiles antichars NLAW, a déploré la brigade. Rien d'autre ne nous a été donné, il n'y a eu que des promesses non tenues, a-t-elle encore fustigé.
Un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovitch, a pour sa part convenu dans une vidéo publiée sur YouTube qu'il est désormais impossible de briser le siège de Marioupol par des moyens militaires.
« Je suis le premier qui a eu le courage de dire – et maintenant de répéter – que Marioupol ne pourra pas être libérée par des moyens militaires. Les troupes [ukrainiennes] n'y entreront pas. »
Nous n'avons pas suffisamment de forces et de moyens désormais, a soutenu M. Arestovitch en ajoutant que des actions humanitaires et politiques continuaient à être menées.