![Vendre des drogues dures à Vancouver comme geste de « désobéissance civile »](https://images.radio-canada.ca/q_auto,w_635/v1/ici-info/16x9/magasin-vente-drogues-dures-vancouver-cocaine-heroine-decriminalisation-24801.jpg)
Vendre des drogues dures à Vancouver comme geste de « désobéissance civile »
Radio-Canada
En ouvrant pour la première fois les portes de son magasin mobile de drogues dures dans le quartier du Downtown Eastside (DTES) de Vancouver, Jerry Martin souhaite renouveler un message : la lutte contre la crise des surdoses doit passer par un approvisionnement en drogues sécuritaires, et il compte mettre la main à la pâte.
Au coeur du DTES, le propriétaire gare sa camionnette à laquelle est accroché son petit magasin mobile noir, devant quelques résidents venus pour l’événement.
Il lève le rideau, sort sa pancarte. Au menu de son drugs store : cocaïne, héroïne, méthamphétamine ou MDMA, vendues par petites doses, maximum 2,5 grammes.
Note au bas : Toutes les drogues vendues sont testées et exemptes de fentanyl.
Je lance cette initiative parce que le gouvernement [fédéral] a décriminalisé la possession de certaines drogues, mais il ne garantit pas pour autant un approvisionnement sécuritaire et la crise des surdoses continue, explique-t-il.
Jerry Martin, qui a perdu son frère d’une surdose l'an dernier, veut aider comme il peut les personnes aux prises avec des dépendances. Il compte reverser la majeure partie de ses profits dans la sensibilisation et la lutte contre les surdoses.
Ces substances sont d’origine légale, dit-il, mais il sait que la vente, elle, ne l’est pas.
Je sais que la police va se pointer, s’ils m’arrêtent, je compte porter ma cause devant les tribunaux, assume le propriétaire du magasin. L’entrepreneur s'est dit prêt à aller en prison pour ses convictions et veut, à travers sa démarche, paver la voie à la légalisation, tout comme d’autres militants avant lui l’ont fait pour la marijuana.
Les voitures de police circulent dans le quartier, mais durant notre présence, aucune ne s’arrête.