Vaincre les obstacles à l’entrepreneuriat autochtone, un projet à la fois
Radio-Canada
La communauté atikamekw de Wemotaci a fait des bonds de géant sur le plan économique depuis 2014, où le portrait était sombre, selon ce que soutient le directeur général adjoint de la Corporation de développement économique Nikanik, Adam Jourdain.
Car à son arrivée en poste, en 2014, la communauté faisait face à de nombreux défis sur le plan économique. Manque d’essence, taux de chômage élevé, et il n’y avait pas de développement économique, a indiqué vendredi M. Jourdain devant le Comité permanent des affaires autochtones et du Nord de la Chambre des communes.
Les obstacles à l’émancipation économique de Wemotaci étaient nombreux, a rappelé M. Jourdain, comme la lourdeur administrative, la formation de la main-d'œuvre, la recherche de financement, l’éloignement géographique de la communauté, l’exploitation inéquitable des ressources naturelles, les préjugés et les craintes des institutions financières, et la mise de fonds obligatoire de 10 % pour les projets.
L’accès aux capitaux demeure un enjeu pour notre autonomie financière, a rappelé M. Jourdain. Pour lui, la Loi sur les Indiens est un frein majeur au développement économique des Premières Nations, comme à Wemotaci. Les communautés n’ont pas facilement accès au financement, et il faudrait en ce sens de l’aide pour les entrepreneurs individuels.
Pour ceux-ci, il est difficile d’avoir un prêt, et quand celui-ci est accordé les taux d’intérêt sont élevés – des taux de 8 ou 9 % pour certains projets, a dénoncé M. Jourdain. Dans ces conditions, il est difficile de stimuler l’activité économique dans les communautés autochtones.
M. Jourdain est arrivé à la Corporation de développement économique Nikanik de Wemotaci en 2014. À l’époque, le taux de chômage frôlait les 60 %, les infrastructures étaient déficientes, et le développement économique était assuré par le conseil de bande. Le budget qui y était dédié avoisinait les 40 000 $.
Sept ans plus tard, ce budget a été augmenté à 300 000 $, a indiqué M. Jourdain, et la fibre optique (financée par les gouvernements fédéral et provincial) permet de rêver plus loin.
La création d’un centre d’affaires, qui compte des bureaux et des espaces locatifs, a créé une synergie et un engouement pour l’essor économique de Wemotaci.
Il y a 32 entreprises publiques et privées à Wemotaci, alors qu’il n’y en avait que 14 en 2014, a expliqué M. Jourdain, qui a ajouté cela fait une belle boule de neige en permettant la mobilisation de toute la communauté.