Vérité et réconciliation: les mentalités évoluent, mais le politique stagne
Métro
Ils étaient des centaines à s’être réunis au pied du monument à sir George-Étienne Cartier à l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Allochtones et Autochtones étaient rassemblés pour rendre hommage aux enfants autochtones victimes des pensionnats. Malgré un sentiment de prise de conscience progressif du côté des allochtones, les membres des communautés autochtones demandent plus d’action, notamment de la part des gouvernements.
Pour la directrice du Foyer pour femmes autochtones de Montréal, Nakuset, il est primordial que les voix s’élèvent pour dénoncer les exactions perpétrées à l’égard des Autochtones.
«Les gens doivent aller au tribunal pour les fosses communes, les gens doivent témoigner pour savoir qui a décidé ce qu’ils allaient faire, quelqu’un a décidé de creuser cette tombe, quelqu’un a décidé d’y mettre un enfant, quelqu’un a décidé de ne pas le dire à sa famille», dit-elle.
Nakuset déplore la position du premier ministre François Legault, qui refuse de rendre fériée la Journée de la vérité et de la réconciliation. Selon elle, cela permettrait de reconnaître officiellement les exactions qu’ont vécues les Autochtones.
«Ça devrait être un jour férié, pourquoi n’est-ce pas un jour férié? M. Legault a dit que nous n’avons pas besoin de plus de vacances, mais quand il dit des choses comme ça, ça diminue notre importance», dit-elle.
La ministre responsable de la métropole, Chantal Rouleau, était présente pour représenter le gouvernement. Selon elle, la possibilité de faire de la Journée de la vérité et de la réconciliation un jour férié n’est pas «quelque chose qui a été discuté».
Une minute de silence a été observée pour rendre hommage aux victimes de la tuerie en Saskatchewan, survenue le 4 septembre dernier. Lors de ce drame, neuf personnes de la communauté crie de James Smith ont perdu la vie. La marche a ensuite continué jusqu’à la place du Canada au pied de la statue controversée de John A. Macdonald, dénoncé pour la politique qu’il a menée à l’encontre des Autochtones.