Vénus n’aurait jamais abrité d’océans
Radio-Canada
L’hypothèse selon laquelle la planète Vénus a pu un jour abriter de l’eau à sa surface est mise à mal par une étude européenne publiée dans la revue Nature (Nouvelle fenêtre) (en anglais).
Les travaux de l’astronome suisse Martin Turbet et de ses collègues de l’Université de Genève (UNIGE) montrent, à l’aide de nouveaux modèles climatiques, que les conditions régnant sur la plus proche voisine de la Terre n’ont jamais permis la condensation de la vapeur d’eau présente dans son atmosphère. Il n’y aurait donc jamais eu d’eau à sa surface.
Dans la dernière décennie, certaines études – dont l’une de chercheurs américains de l’institut Goddard de la NASA (en anglais) (Nouvelle fenêtre) – ont soutenu la théorie selon laquelle de l’eau fut un jour présente à la surface de Vénus.
Le travail de modélisation climatique réalisé par l'équipe helvétique ne soutient pas ce scénario. Dans ses travaux, elle a simulé le climat qui devait régner sur Terre et sur Vénus au tout début de leur évolution, il y a plus de 4 milliards d’années, lorsque leurs surfaces étaient encore en fusion.
Ces simulations montrent plutôt que, sur Vénus, les températures ne sont jamais descendues suffisamment bas pour que l’eau présente dans son atmosphère forme des gouttes de pluie qui pourraient tomber sur sa surface. Au lieu de cela, l’eau est restée sous forme de gaz dans l’atmosphère et les océans ne se sont jamais formés.
Cette réalité s'explique par le fait que les nuages s’y forment majoritairement du côté obscur de la planète. Ces nuages provoquent un très puissant réchauffement par effet de serre qui a empêché Vénus de se refroidir aussi rapidement qu’on le pensait auparavant, explique le spécialiste de l'atmosphère des planètes du système solaire.
Une telle diminution aurait pu être possible si la surface de Vénus était à l’époque protégée du rayonnement solaire par des nuages.