
Usine de Volkswagen : le Canada paie trop cher, selon des analystes
Radio-Canada
Des analystes de l'industrie automobile estiment que le Canada a payé le fort prix pour que la première usine nord-américaine de batteries pour véhicules électriques de Volkswagen s'installe à St. Thomas.
Mercredi, le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux, a publié un rapport détaillant ses calculs.
M. Giroux a indiqué que la construction de l'usine coûtera au moins 16,3 milliards de dollars à Ottawa, soit 2,8 milliards de dollars de plus que ce qu'avait annoncé le gouvernement fédéral en avril.
Selon le rapport, la raison principale serait les différences entre les règles fiscales américaines et canadiennes applicables aux entreprises.
De plus, le rapport révèle qu'à part les 1400 emplois générés par la construction de l'usine, il est impossible de savoir quelle sera l'ampleur de l'activité économique et si elle suffira à justifier la gigantesque facture pour les contribuables.
Pour Greig Mordue, professeur agrégé d'ingénierie automobile à l'Université McMaster de Hamilton et ancien dirigeant de Toyota Motor Manufacturing Canada, le prix ne justifie pas le retour sur investissement.
Nous allons tirer des avantages secondaires de l'investissement de St. Thomas, cela ne fait aucun doute. Ils ne seront simplement pas aussi importants et aussi étendus qu'ils pourraient l'être si ces investissements étaient réalisés aux États-Unis, dit-il.
Selon M. Mordue, l’investissement de 16,3 milliards de dollars par le fédéral illustre les conséquences d'une concurrence entre le Canada et les États-Unis en matière de subventions pour l'industrie des voitures électriques.
Pour encourager les Américains à acheter davantage de véhicules électriques construits en Amérique du Nord, le Congrès américain a mis en place une série d'incitations dans le cadre de la loi américaine sur la réduction de l'inflation.