
Unis sur les traces des nomades innus
Radio-Canada
Organiser son sac à dos. Le régler au-dessus des hanches. Vérifier son matériel. Ajuster ses raquettes. Charger les traîneaux. Vérifier d’avoir son duvet, sa frontale, ses mitaines… Ne rien oublier. Ça leur aura pris plus d’une heure.
Le groupe de l’expédition Uapishka se prépare à l’entrée du parc national du Fjord-du-Saguenay, dans le secteur de Rivière-Éternité en ce vendredi matin. Ils sont sept, cinq Innus de Pessamit et cinq allochtones de Baie-Comeau, pour cette sortie de trois jours et deux nuits dans l'arrière-pays du parc qui leur est exceptionnellement accessible.
Cette fin de semaine n’est qu’une répétition pour être fin prêts lorsqu’ils traverseront le plateau montagneux des monts Uapishka, connu des allochtones comme celui des monts Groulx, une étendue de toundra arctique et de forêt boréale, en plein milieu de l’œil du Québec : l’île René-Levasseur, à plus de 600 km de là.
Si les guides ont choisi le parc national du Fjord-du-Saguenay de la Sépaq pour cette mise en bouche, c’est en raison de sa ressemblance avec le terrain qui les attend. Personne, en revanche, ne pourra prédire si les conditions, notamment météorologiques, seront les mêmes.
Le jour J, au début d'avril, ils seront dix, encadrés par trois guides : Samuel Ostiguy, Simon Nadeau et Alix Paiement Courtois. Les trois participants manquants pour l’entraînement du jour sont malades ou pris par leurs obligations professionnelles.
Si les trois guides sont allochtones, des Innus de Pessamit ont aussi participé à l'organisation du projet.
Ce matin, le ciel est voilé. Le soleil mettra quelques heures avant de transpercer les nuages de ses rayons. Le vent ne s’est pas levé et la température flirte avec le zéro.
Geneviève Ashini, qui fait partie des Innus participants, s’active à organiser son sac de la manière la plus optimale possible. En face d’elle, Anthonia Paul, une autre Innue, fait de même. Les deux jeunes femmes parlent innu-aimun.
On se fixe quoi, comme objectif? Apprendre trois mots en innu par jour?, lance Geneviève aux autres membres allochtones du groupe.